1. L'intrus


    Datte: 11/09/2018, Catégories: fh, inconnu, vacances, amour, vengeance, intermast, pénétratio, policier, fantastiqu, fantastiq, amourdram, occasion, Auteur: Pervenche M, Source: Revebebe

    ... plus la tête à y travailler encore. Après une douche rapide, je me jetai sur mon lit. La conviction d’avoir gâché la soirée m’épuisait. J’avais bossé sur mon roman, mais sans enthousiasme. L’intrusion d’un inconnu dans mon espace vital avait suffi à altérer mes facultés de concentration.
    
    Ma nuit fut peuplée de cauchemars. J’en avais presque perdu l’habitude. De vieux démons resurgissaient.
    
    Je me levai aux aurores, la bouche pâteuse et l’humeur maussade. En quittant la chambre, je pensai à mon visiteur de la veille. Était-il déjà parti ? J’ignorais à quel endroit il avait dressé son campement.
    
    En ouvrant la porte, je fus accueillie par quelques rayons d’un soleil rasant… et par un joyeux « bonjour » !
    
    — Vous… vous avez dormi là ?
    
    La question était stupide. Il était à genoux dans un coin de la terrasse, à rouler son couchage.
    
    — C’était plus simple que de monter la tente sous la pluie, s’excusa-t-il.
    
    Il sourit avant d’ajouter :
    
    — De cette manière, je lèverai plus vite le camp.
    — Oh ! Je… je ne voulais pas…
    — Ne vous en faites pas, dit-il avec un geste d’apaisement. Je comprends votre méfiance. Je ne suis qu’un voyageur, un inconnu. Dans quelques minutes, je disparaîtrai de votre vie.
    
    Son sourire, son humilité avivèrent mon sentiment de culpabilité. J’avais été odieuse, mais que pouvais-je faire d’autre ? Lui offrir mon salon pour la nuit ? Et pourquoi pas mon lit ?
    
    — Vous prendrez bien un peu de café ? suggérai-je, soucieuse de me racheter.
    — ...
    ... Du café ?
    — Je sais, je vous ai déjà fait le coup, mais…
    
    Il rit de mon embarras.
    
    — Je vous ai dit qu’il était très bon.
    — Vous êtes indulgent.
    — J’en boirai volontiers.
    
    Je terminais de préparer la mouture et mettais la machine en marche lorsqu’il entra dans le bungalow. En pivotant vers lui, je croisai son regard et une sensation bizarre m’envahit soudain.
    
    — Je… je vais m’habiller ! jetai-je avant de filer dans la chambre.
    
    Adossée à la porte, une main sur le ventre, je repris mon souffle en écoutant battre mon cœur. Comment avais-je pu me présenter aussi peu vêtue devant cet inconnu ? Je n’étais couverte que jusqu’à mi-cuisses par une légère chemise de nuit ! Opaque, certes, mais si fine ! Le miroir de la garde-robe me renvoya mon air hagard, mes cheveux en bataille, ma petite taille et mes rondeurs.
    
    — Saleté de merde ! grommelai-je. T’es dingue, Pervenche !
    
    Alors que j’étais prête à faire amende honorable, à me montrer un tantinet aimable, la rage m’agaçait à nouveau les crocs. Hâtivement, je choisis des vêtements, les enfilai pour les enlever aussitôt et les balancer hargneusement sur le lit avant de jeter mon dévolu sur d’autres qui subirent le même sort. Je devenais hystérique. Chaque coup d’œil dans la glace me faisait constater ma profonde décrépitude. J’étais affreuse. Horrible. Un cas désespéré. De régime foireux en irrépressible boulimie, mon indice de masse corporelle avait joué au yo-yo.
    
    Je tentai de me ressaisir, de me dire que je m’en ...
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