Transport en commun - Histoires de Sexe

Transport en commun

... bien…, cambre-toi…, mon Dieu que tu es belle ! Comment résister ? À mon âge, il y a des pudeurs qui disparaissent, mais d’autres qui arrivent. Pudeur de la sexualité difficilement balayée du fait d’une famille trop coincée, Romain m’avait doucement apprivoisée une fois le premier pas franchi. Mais aussi Pudeurs survenues avec l’âge, les rides, les seins moins fermes et toute cette jeunesse affichée donnant des comparaisons malheureuses.Sur le dos…, bien…, replie tes jambes…, mets tes lunettes de soleil… Regarde là-bas, tu vois le couple qui se baigne ? Ils sont bien près l’un de l’autre… Attends… Et il se saisit de ma main, la pose sur un sein, puis se saisit de l’autre pour la plaquer sur mon minou.Je vais appeler celle-ci : la nature. Il ne parle plus. Il déplace son appareil sur moi, de mon visage à ma poitrine, puis sur mon minou.Caresse-toi ! Et je l’ai fait. Il ne m’a pas photographiée, mais filmée. J’ai regardé au loin ce couple. Je ne sais pas s’ils ne faisaient que se baigner… Mais je les ai imaginés faire l’amour et je me suis caressée. Ce n’était pas la première fois que je faisais cela devant mon mari, car il aimait me voir et cela l’excitait, mais d’habitude ça se passait dans notre chambre avec une lumière tamisée. Ici, le soleil rendait tout plus cru, plus nature, presque bestial. J’ai joui et Romain est venu me posséder. Plus tard, il m’a montré ces photos et surtout cette vidéo où je me découvris en coquine. Il y a un monde entre « faire » et « regarder faire ...

... ».

Et si Romain avait montré cela à cet inconnu ? Non, il ne ferait pas ça ! Nous avons conseillé plus d’une fois à notre fils de faire attention : pas de photos trop privées… Elles peuvent vous revenir en pleine figure.

— Il m’a montré une photo de vous.
— C’est quoi cette photo ?

L’homme doit comprendre mon inquiétude.

— Juste une sur laquelle vous êtes tous les trois.

Ouf, je suis rassurée. Il continue.

— Alors vous prenez le train de 7 h 45 min.
— Oui, pourquoi ?
— Moi aussi. Et dans la foulée la ligne 6.
— Vous descendez où ?
— Place d’Italie.
— Moi à Bercy.

Voilà comment j’ai fait la connaissance de Damien.

Voilà comment, petit à petit, j’ai attendu son arrivée sur le quai de la gare.

Voilà comment, petit à petit, sa présence est devenue plus qu’une rencontre de trajet.

Voilà comment, jour après jour, j’ai apprécié sa sensibilité, sa cour discrète, ses compliments.

Voilà… voilà… voilà…

Du bonjour en se serrant la main, on est passé au bonjour avec une bise, puis une bise plus longuement appuyée. Le trajet est devenu de plus en plus court. La foule autour de nous a disparu. Puis un jour, sans prévenir si ce n’est d’un long silence et en tenant mes mains dans les siennes, il a posé ses lèvres sur les miennes. Juste avant qu’il se lève pour descendre à Italie. Il a attendu le dernier moment pour le faire, comme s’il avait peur de ma réaction. C’était un vendredi. Je travaillais le samedi… Pas lui. Il travaillait le lundi… Pas moi. ...