Transport en commun - Histoires de Sexe

Transport en commun

... nous entend pas.

Voilà comment je suis passée de l’épouse fidèle à la femme adultère.

Ce n’est pas ma faute, monsieur l’agent, c’est le Monsieur qui a tout fait. Moi je ne voulais pas !

Menteuse. Menteuse. Être entraînée… À la rigueur la première fois… Par politesse, juste pour voir, par esprit de curiosité. Il ne faut pas mourir idiote ! Mais les autres ? Toutes les autres où j’attendais avec impatience de retrouver mon amant, où je me faisais chienne dès que nous étions ensemble pour redevenir la sage épouse dès mon retour à la maison.

J’étais deux. La sage, la salope. Nos lieux de rencontre me permettaient cette dichotomie. Pas de vrai lit pour la femme adultère. Ma maison, mon lit pour l’épouse fidèle.

Ma patronne, Annie, a bien failli perturber ce délicat équilibre. Un jour, elle nous a surpris. J’ai bien été obligée de lui avouer que je retrouvais parfois mon amant à la boutique. Elle m’a assaillie de questions. Un peu comme un mari qui découvre, mais avec la colère en moins :« Tu l’as connu comment ? Cela fait combien de temps que cela dure ? Ton mari ne se doute de rien ? Vous faites comment ? Tu l’aimes ? »

À chacune de mes réponses, je n’oubliais pas qu’Annie était venue plusieurs fois à la maison après le décès de son mari. Mais je savais aussi que son époux l’avait cocufiée de nombreuses fois. Aussi, j’avais peur qu’elle se mette à la place de Romain, revivant un passé difficile. Mais quand je lui ai demandé :« S’il te plaît, tu ne diras rien à ...

... Romain ? », j’ai eu droit à une leçon de morale, mais pas plus.« Le peu que j’ai vu de ton mari et que tu m’en as dit, Romain est un homme bien. Alors, ménage-le. Je peux comprendre ton envie d’essayer ailleurs. Les femmes aussi ont le syndrome de la cinquantaine. Mais ne gâche pas ton avenir pour une affaire de cul. Sois prudente. Mais sois aussi gentille avec ton mari. Le cul avec ton amant. Ton amour pour ton mari. » Puis elle avait rajouté sur le ton de la plaisanterie :« Ton amour, mais le sexe aussi avec Romain. Ne donne pas tout à ton amant, gardes-en pour lui. »

On n’en avait plus jamais reparlé. Mais si elle prévoyait de s’absenter, elle me prévenait avant.

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Le Titanic. Oh, pas la partie naufrage, mais avant. La scène de la voiture, avec la buée que l’on imagine produite par les deux jeunes amants qui se découvrent. Et cette main… La main la plus érotique que je connaisse. La main d’une femme qui découvre le plaisir, la jouissance qui vous entraîne et qu’une main, déchirant la condensation, exprime si parfaitement.

Si nous sommes dans une voiture, elle n’est pas dans la cale d’un navire, mais dans les profondeurs d’un sous-sol, cachée au plus profond, le plus loin possible du passage. La pénombre, les vitres teintées et la buée, touche érotique supplémentaire qui nous protège des regards indiscrets si par hasard un piéton passait à proximité. Bien que si c’était le cas, j’ai bien peur que des mouvements étranges de la voiture et surtout des cris, ...