Transport en commun - Histoires de Sexe

Transport en commun

... de nous.

Je sais et je vérifie que mon traitement a fait monter une sève qui suinte au bout du gland. Ce n’est pas une éjaculation, résultat qui demanderait plus de travail de mes doigts ou mieux avec un gode, non, juste la preuve d’une belle excitation.

— Viens, chéri.

Je lui dis en montrant le sol, recouvert d’un grand tapis de bain. La chambre est à deux pas, le lit est confortable, mais rien ne vaut de le faire un peu à l’arrache.

Il s’allonge. Impatiente déjà, je le chevauche.

C’est lui qui dresse son mat vers le ciel.

C’est moi qui guide ma fente vers le totem.

C’est moi qui me laisse descendre lentement. Il n’est pas très grand et très vite mes fesses reposent sur ses cuisses.

C’est moi qui…

C’est moi qui…

C’est moi qui…

Mais pour le reste, le plaisir est partagé, les gémissements des cadeaux, les encouragements des odes, notre jouissance, un don des dieux.

Plus tard, j’ai pensé que je ne devais pas continuer, enfin je veux dire « commencer » avec Damien. Le plaisir avec mon mari avait été parfait. Comme toujours, enfin je veux dire comme chaque fois. Mais les « fois » se faisaient plus rares et surtout si la jouissance était toujours au rendez-vous les chemins pour l’atteindre, n’avaient plus un brin d’herbe tellement ils avaient été piétinés, encore et encore. J’avais l’impression que ces chemins avaient été parcourus de si nombreuses fois que c’était maintenant des sentiers au fond de gorges infranchissables. Les bifurcations ...

... étaient de plus en plus rares et chaque fois, jour après jour nous répétions les mêmes gestes, les mêmes postures, les mêmes enchaînements. Oui, la jouissance était au rendez-vous, mais où était la nouveauté, la fantaisie… ?

C’est comme si Damien me proposait de parcourir une prairie encore vierge. Mais même une vaste prairie peut cacher des choses. D’abord, Damien pouvait ne pas être un bon coup. Ou bien que nous n’arrivions pas à trouver l’alchimie qui fait qu’un homme et une femme sont parfaitement en harmonie dans ces moments-là. Aussi, je pouvais me révéler une piètre amante, ayant perdu l’habitude du sexe avec un inconnu.

Pourtant, ce lundi j’ouvre la porte de la boutique vers 11 h 30. Par sécurité, j’ai pris le train d’avant. Un signe que j’ai bien pris la décision de faire, au moins, une tentative. Je me suis longuement préparée. Mon intimité est lisse et ma tenue élégante, avec une lingerie de bonne tenue. Il ne faut pas que je lui donne l’impression d’être une femme si facile qui dès la première fois arrive habillée en « pute » pour exciter l’amant en puissance. Non, je veux le faire à la loyale, bien que je me sois maquillée avec soin, que je vérifie avec une lingette que le transport n’a pas « gâté » l’harmonie de ma féminité avec des odeurs trop puissantes.

Il est pile à l’heure. Costume de travail, avec un beau bouquet à la main. Attention qui me plaît… Une petite touche qui atténue ce que lui et moi savons du but exact de ce rendez-vous. Il sourit. Il ...