1. Mes siamois


    Datte: 30/06/2023, Catégories: fh, hh, amour, délire, Humour Auteur: Serafin, Source: Revebebe

    ... flegmatique.
    
    Le cavalier l’ignore avec superbe et talonne son étalon en direction de mon avant-bras.
    
    —Caaaaafééééé !
    — Dites moi, mademoiselle. Vous avez un très joli nez rouge, et je me demandais si je pourrais peut-être… vous inviter… pour un café… quand on arrive.
    
    Les lèvres assorties au nez s’entrouvrent de surprise, semblent réfléchir.
    
    —QUOOOOI ? rugit Ute.Cette ordure de Roméo prend les décisions tout seul ? M’en vais lui montrer ce que c’est que la démocratie, moi. Abricadabroc mon tank !
    
    Un Panzer allemand, encore cabossé de 39-45, se matérialise sur mon épaule. Ute se rue à l’intérieur sous le regard ahuri d’Elias, et tire sans sommation dans la direction prise par Roméo.
    
    — Aie ! ! dis-je en me frottant le poignet.
    — Tout va bien ? s’inquiète ma voisine.
    — Oui oui, je…
    
    Comment expliquer que je me suis pris un obus de la dernière guerre dans le poignet, tiré par un de mes « colocs » ?
    
    — De vieilles douleurs qui se réveillent, conclus-je pitoyablement.
    — D’accord. Donc demain, ça vous irait ? Vraiment, j’aimerais beaucoup aujourd’hui, mais c’est mon premier jour de travail, ce serait…
    —MA OTRI ! ASSASSIN ! GÉNOCIDAIRE !
    
    Rita s’époumone devant un patchwork de poils et de collier, au milieu des empreintes de chenilles du tank.
    
    —UTE ! Tu vas me payer ça ! Abricadabroc mes chien-loups !
    — Nooooon, je gémis à haute voix. Pas les chien-loups !
    
    Le nez rouge devant moi se fronce. Sur mon bras gauche, une course-poursuite entre un ...
    ... cheval blanc, un tank rouillé et une douzaine de chien-loups enragés s’engage. Sur mon épaule droite, Esméralda s’approche d’Elias, occupé à regarder les papillons d’un air béat, et lui flanque un mémorable coup de pied au séant.
    
    —C’est pour la fois où tu as traité la musique gitane de « bas de gamme », jette Esméralda d’un ton glacial.
    
    Un obus perdu la frôle à brûle-pourpoint.
    
    —Arrêteeeeeeez !
    
    Gontran se dresse, seul, perdu, au milieu des empreintes laissées par le tank sur mon pull.
    
    —Arrêteeeeez ! Reveneeeez ! Roméo, reviens !
    
    Gontran s’époumone du haut de mon épaule gauche ; les poursuivants s’arrêtent, indécis.
    
    —Reviens Roméo ! Je… J’ai besoin de toi. Je t’aime.
    — QUOI, glapis-je. Le nez rouge et froncé qui me fait face a un mouvement de recul.
    
    Sur le bout de ma manche, le cheval fait un tête-à-queue ; son cavalier le presse de revenir sur mon épaule gauche.
    
    —Gontran ? Je ne…, bégaie Roméo.
    —Je t’aime, imbécile. Pendant que tu regardais tous les jours à la fenêtre, en train de soupirer après chaque jupon. Pourquoi penses-tu que je râle tout le temps ?
    
    Roméo descend de cheval sous le regard défiant de Gontran.
    
    —Je n’aurais jamais imaginé que…
    —Il faudrait beaucoup d’imagination pour que je ressemble à ta Juliette, dit tristement Gontran.
    —Et pourquoi… Oh et puis zut ! s’exclame Roméo.Ça fait une éternité que je recherche ma Juliette, elle peut bien attendre encore un peu !
    
    Roméo porte une main à la joue mal rasé de Gontran et, sans ...