1. Un couple trop parfait.


    Datte: 30/06/2023, Catégories: fh, hplusag, amour, revede, Oral pénétratio, fsodo, rencontre, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... gros tilleul passé, la bâtisse se dévoile, grande, grise, en assez mauvais état. Anna et la petite viennent le rejoindre.
    
    — Pourquoi tu entres ici ?
    — Il y avait « à vendre » sur un vieux carton, mais je ne sais pas quoi. Peut-être le carton vient-il d’ailleurs, porté par le vent. Il faudrait faire le ménage.
    — Le ménage, le jardin, et même refaire la maison…
    
    À cet instant, un gros bonhomme vêtu de noir apparaît sur le perron.
    
    — Mes enfants, mes enfants, entrez, venez… C’est pour une bénédiction, je parie ?
    — Bonjour Monsieur le Curé. Non, pas du tout.
    — Ah dommage… Je rêvais d’une dernière bénédiction de mariage et vous formez un si beau couple. C’eut été merveilleux. Madame est helvétique, je parie ?
    — Pas du tout, mon père. Je suis danoise.
    — Dites donc, danoise, ça fait une trotte. Alors qu’est-ce qui me vaut ?
    — Eh bien, j’ai cru voir là-bas dans les ronces une pancarte « à vendre », et je voulais savoir ce qui était à vendre.
    — Tout ! Tout, mon cher enfant, tout ! Entrez, entrez, allons nous asseoir, je peine tellement debout… Oui, je disais donc tout. Comprenez-moi, j’ai soixante-dix-huit ans, de l’asthme, des soucis cardiaques et de circulation, c’est pourquoi mes vieilles jambes ne me portent plus. Il a bien fallu me rendre à l’évidence : je ne suis plus en mesure d’assurer mon sacerdoce.
    — Si je comprends bien, nous sommes ici au presbytère ?
    — C’est bien cela, oui.
    — Mais comment se fait-il que vous le vendiez, il ne vous appartient pas ?
    — ...
    ... C’est également exact. Aussi intelligent que beau, c’est merveilleux, quelle chance, Madame ! Eh bien c’est fini, mon cher ami. Plus de curé, je ne serai pas remplacé et tous ces locaux coûtent bien trop cher pour une église dont les revenus ne cessent de diminuer. Alors le diocèse m’a chargé de vendre le presbytère pour pouvoir effectuer les réparations nécessaires du toit de l’église.
    — C’est vrai qu’elle est charmante et ce serait dommage si elle s’abîmait.
    — Mais oui bien sûr. Mais savez-vous ce que j’ai répondu à Monseigneur lorsqu’il m’a dit cela ? Mais c’est impossible, il est tellement délabré, même le donner serait un cadeau empoisonné ! Savez-vous ce qu’il m’a déclaré ? « Débrouillez-vous, c’est ça ou on ferme votre église dans les deux ans ».
    — Un discours de chef, il n’y a qu’à obéir.
    — De comptable, mon cher, de comptable. Tous nos dirigeants, qu’ils soient de l’église, politiques ou de l’entreprise n’ont plus que des discours de comptables. C’est effrayant ! Contre l’argent, même Dieu n’est pas sûr de gagner, dit-il en se signant. Alors j’ai posé cette pancarte, assez discrète toutefois, vous avez l’œil, et sans trop d’espoir. Eh bien savez-vous qu’à cette occasion j’ai vu le diable ? Oui, je vous assure, Satan lui-même. Ils sont venus avec de grosses voitures, ont envahi le terrain, pris des mesures avec des faisceaux rouges diaboliques. Et ils sont venus me passer littéralement à la question :
    — Combien ? avec une violence dont je suis à peine remis. Et ...
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