Burnes-out - Histoires de Sexe

Burnes-out

... quoi t’en tenir. Tu sais, si je peux te donner un conseil, sans faire ta « Sainte Nitouche », ne leur donne pas tout de suite ce qu’ils veulent.

Mais comme si Olga découvrait que j’étais présent, client assermenté, elle se retourne vers moi :

— Luc, excusez-moi. Je me vois à son âge.

Je ne vais pas me jouer le rôle du vieux con qui a payé et en veut pour son argent…

— Pas de problème. Lilou vous voulez qu’on vous raccompagne chez vous ?

Je me dis qu’après nous pourrons allons dîner au resto réservé et qu’ensuite, je pourrais profiter de l’expérience d’une femme qui ne se donne pas tout de suite…

— Je veux bien, merci.

On se lève. Je vais payer mon verre. On fait quelques pas pour rejoindre ma voiture. Les jeunes cons semblent avoir disparu. Un téléphone sonne, c’est celui d’Olga :

— Excusez-moi, c’est mon perso, je dois répondre.

Je me dis que c’est le mari ou l’amant de cette jeune femme, elle a bien le droit à une vie perso, le travail, c’est le travail, le perso, c’est le perso.

Mais à sa mine et à ses échanges, je vois bien que c’est grave. En effet :

— Je suis désolée, mais je ne peux pas rester. Mon père a fait un AVC et je dois…

Comment ne pas compatir ? Comment ne pas dire, allez, courez rejoindre votre papa….

— Je peux vous aider ?
— Merci, ma voiture est juste là. Je vous rappelle. Je suis désolée. Vraiment, je me faisais une joie de…

Une vraie Pro. On se fait une bise. Elle fait quelques pas, puis reviens vers moi et dans ...

... l’oreille :

— Soyez tout de même prudent avec cette fille. On ne sait jamais. Elle est peut-être en cheville. Si cela se trouve, elle est encore mineure.

Je la remercie d’un hochement de tête. Elle disparaît.

— Qu’est-ce qu’elle vous a dit ?

La gamine ne perd pas le nord. Je décide de jouer franc jeu.

— Que tu me tendais peut-être un piège ! Même que tu pourrais être mineure.
— La conne. C’est une pute, non ?
— Pas vraiment.
— Mais vous la payez ?
— Oui.
— Vous n’êtes pas marié ? Pas de femme, pas de maîtresse ? Vous êtes gay ?
— Non… Non… Non… Non, aux quatre questions.
— Je ne comprends pas, vous avez besoin d’une pute ? Vous n’êtes pas si vieux… Ni moche…
— Merci. J’apprécie ta franchise. Cela me va droit au cœur. Mais tu as quel âge ?

Elle fouille dans son sac, qui a l’air plein et trouve une carte d’identité.

— J’ai vingt ans. Vaccinée.

Un silence. Toujours bien élevé, je lui ouvre la portière.

— Putain, une série 8. Les fins de mois ne doivent pas être difficiles. Ce n’est pas très écolo, tout ça !

J’apprécie sa franchise. D’autres se seraient extasiées sur le cuir, le côté feutré, le rugissement du moteur, le luxe raffiné. Elle m’amuse.

— J’avais réservé pour dîner. Cela te dirait de te joindre à moi. Je te ramènerai après.
— Si vous voulez en avoir pour votre argent, n’y comptez pas. Moi, on ne me paie pas.

Je me retiens de lui dire qu’elle ferait mieux de choisir ses copains, mais… moi aussi je peux être trash. Je n’ai pas ...