1. Aide à domicile (2)


    Datte: 10/06/2023, Catégories: fh, fhh, jeunes, campagne, amour, Masturbation entreseins, Oral pénétratio, double, Partouze / Groupe portrait, prememois, initiat, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... pour une petite dame qui a travaillé toute sa vie. Et elle n’était pas la seule. Ce vieil homme très digne, marchant droit avec sa canne dans son costume élimé, et qui faisait le tour du marché juste avant sa fermeture. Lui aussi crevait la faim.
    
    — Vous n’auriez pas un os et quelques déchets pour mon chien, demandait-il au boucher ?
    
    Mais c’est lui qui faisait le chien, d’un ragoût de ces déchets. Tous les commerçants le savaient bien et lui gardaient qui un talon de jambon, qui une baguette cassée « pour vos poules ». Et Mélanie lui donnait un sachet de légumes un peu biscornus, mais tout aussi bons, quelques œufs de canes ou d’oies.
    
    — Un seul œuf, Monsieur Bruche, et vous faites une omelette pour deux !
    — Au Premier de l’an, je vous ferai la bise, belle Mélanie.
    
    Ancien militaire, il n’avait pas fait assez de temps pour prétendre à une pension convenable. Il avait tout abandonné à trente-cinq ans pour soigner sa femme très malade jusqu’à son décès. Mais quand il voulut retrouver un emploi à plus de cinquante ans, ce fut impossible, hormis quelques missions événementielles pour une boîte de sécurité. Il se retrouva donc à soixante ans, Gros-Jean comme devant, avec trois cents et quelques euros par mois, « le prix de l’amour » disait-il. Seule sa fierté du devoir accompli lui donnait cette prestance et cette tenue dans la misère la plus noire. Il y avait ceux-là, et puis il y avait cette grosse dame d’environ quarante ans, traînant trois gamins entre cinq et dix ...
    ... ans, sales, malpolis. Elle dandinait sa graisse et son essoufflement d’étal en étal.
    
    — Z’auriez pas un petit truc qui vous reste, c’est pas tant pour moi que pour les gosses…
    
    Et elle sortait un téléphone mobile de six ou huit cents euros pour pianoter sur on ne sait quel réseau social… Devinez où passaient les allocations ! Là, c’était pas de chance, il n’y avait plus rien.
    
    Quand Mélanie rentrait pour se consacrer au déjeuner de ses deux gars qui dévoraient comme des ogres, elle avait ce sentiment de plénitude et ce lointain sourire que confère la bonne action accomplie. Ce qui ne manquait pas de faire dire à Ludovic :
    
    — Je te dis qu’elle a un galant au bourg. Quand elle revient, elle plane.
    — Mais non, protestait Julien, après l’amour elle n’a pas cette tête-là.
    — Ah parce que tu connais sa tête après l’amour ! Serait-ce que tu l’as…
    — Pas du tout, hélas !
    
    Et à Julien de lui narrer l’épisode de la grange à foin.
    
    — Nom de Zeus ! T’es sûr que tu l’as pas rêvé ?
    — Certain. Mais vraiment, je peux te dire qu’elle est gaulée comme une déesse. Un corps sublime.
    — Ça vaudrait le coup de tenter notre chance, tu crois pas ? Enfin toi au moins. Un, parce qu’elle t’a à la bonne, et deux parce que moi je suis trop petit. Et puis un orphelin, faut pas rêver.
    — Déconne pas, t’es bâti comme un athlète, on dirait un haltérophile. Non, moi c’est à cause de la mort de Germain. Sortir un cadavre d’un tracteur en pleine nuit, ça crée des liens. Mais ce n’est pas le moment ...
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