La comtesse - Histoires de Sexe

La comtesse

... puis, il y a mes deux coquines…
— Mmm, j’aime bien Arlette, mais ce n’est guère mon type. En revanche, la petite Anne-Marie, j’en ferais bien mon quatre heures…
— Oh là, Gaétane, est-ce une façon de parler pour une comtesse ?

Éclat de rire…

— Mais, et là je suis sérieux, je dois te dire que ma petite Nanou est très fragile. Elle a eu, elle aussi, une vie difficile, moins extrême que la tienne, mais elle n’a pas non plus un caractère aussi fort que le tien. Tu comprendras vite aussi qu’elle s’est très attachée à moi, mais rien ne nous lie, aucune promesse, aucun serment ; elle est totalement libre. Cependant, je te préviens à l’avance, tu devras faite ta cour pour la conquérir et ça ne sera peut-être pas facile. Mon seul désir, c’est qu’elle soit heureuse.A priori, tu as toute ma confiance, mais s’il t’arrivait de la faire souffrir, tu aurais affaire à moi !
— Tu es merveilleux ! Comme j’aimerais qu’il y ait quelqu’un pour me protéger ainsi.

— oooOooo —

La lecture du document s’est révélée pesante. J’y ai passé la matinée suivante. Très pédant, l’auteur utilise pléthore de mots savants dans un style lourd et alambiqué. Il en ressort que la source était célèbre dans l’antiquité, les druides y tenaient des cérémonies importantes. Plus tard, après l’occupation romaine, un culte à Sirona, la déesse des sources, s’y était développé. L’auteur dit avoir retrouvé sur place quelques ex-voto et une statuette de la déesse, qu’il aurait confiés au musée du Louvre.

Quant ...

... à sa situation, la source se trouve dans le quart ouest du bois, dans un vallon formé entre deux collines, au pied d’un gros rocher formant piton. Nanti de ces renseignements et d’une bonne carte d’état-major, on devrait pouvoir découvrir la source assez aisément.

Gaétane ne perd pas de temps, elle a invité Nanou à prendre le thé dès l’après-midi même. C’est donc avec Arlette que je me rends à la mairie pour consulter les cartes de la commune. En chemin, je la tiens au courant de la confession de Gaétane, ainsi que de son attirance envers Nanou. Dans son style direct, Arlette exprime sa compassion :

— Cette femme est une handicapée de l’amour. Ses salauds d’parents l’ont blessée à vie. Pourvu qu’ils soient punis et souffrent beaucoup dans l’Au-delà, si y’en a un. J’crois qu’elle aura pas trop d’mal avec Nanou ; elle aussi, c’est une handicapée, avec sa charogne de mère. Elles se ressemblent, et Nanou, elle est mûre pour aller avec une femme. Elle aime pas les hommes – à part toi ! –, elle en a peur. Si la Gaétane, elle est gentille, ça devrait s’faire…
— Sans doute, tu la connais mieux que moi. En tout cas, je ne souhaite que leur bonheur, elles le méritent.
— Ben oui, pis moi, ça m’arrange… J’t’aurai pour moi toute seule. Oh, j’aime bien partager, c’est pas l’problème, mais à ton âge, contenter une femme c’est déjà beaucoup, alors deux !

Nous éclatons de rire. Des passants se retournent, elle leur tire la langue. Nous arrivons à la mairie. Là, la secrétaire, fort ...