La comtesse - Histoires de Sexe

La comtesse

... infernal, je n’avais aucun moyen de m’en sortir…

Gaétane s’arrête, les yeux dans le vague, en train d’évoquer ces moments épouvantables. Elle reprend :

— Il a fallu un drame encore plus atroce pour que ça cesse… Toute ma famille a disparu dans l’accident du Paris-Rome, où un Boeing 737 s’est crashé dans les Alpes. Mes deux parents, mes oncle et tante, mes cousins ont tous été tués… Ils partaient au mariage d’un cousin éloigné en Italie… Moi, j’étais chez une amie, en Suisse et je devais les rejoindre en train…

Elle s’interrompt encore, ses larmes coulent. J’aimerais la prendre dans mes bras, la bercer. Mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée, après ce qu’elle vient d’avouer. Elle se secoue :

— Je me suis retrouvée seule à vingt-deux ans… La société de com’ de Père a disparu avec lui, de même pour la boîte d’événementiel de mon oncle… Mes seules ressources étaient les revenus des fermages de quelques terres. Suffisantes pour vivre, mais ridicules pour entretenir le château… Il y avait aussi une confortable assurance-vie que mes parents avaient souscrite, mais elle ne fonctionnait pas en cas d’attentat… Il a fallu attendre quatre ans pour que l’enquête officielle conclut à un accident et que je puisse toucher la somme qui fut tout juste suffisante pour rembourser les dettes et entretenir le château pendant trois ans.
— Voilà donc pourquoi tu en as fait don à la commune…
— Tout à fait ! Après cela, lassée de me battre, écœurée par la méchanceté, la ...

... rouerie, l’égoïsme des gens, je me suis enfermée… Durant des années, j’ai vécu en recluse, ne rencontrant que les quelques personnes indispensables à ma survie… et avec lesquelles j’ai refusé systématiquement toute relation amicale… De mon enfance, j’ai gardé un dégoût… une aversion… un rejet total du sexe masculin… ce qui m’a interdit toute perspective d’union et donc, de descendance… J’ai souvent pensé à me détruire, je n’en ai pas eu le courage… Et puis, un beau jour, vous avez frappé à ma porte et j’ai laissé entrer un éclatant rayon de soleil. Vous êtes âgés et pourtant vous resplendissez de vitalité et de joie de vivre. Avec vous, tout semble naturel, y compris la sexualité. Ce qui m’a ouvert les yeux, c’est le petit jeu des filles qui n’avaient pas mis de culotte. J’aimerais tant que vous m’acceptiez comme amie !
— Mais, Gaétane, je crois que c’est déjà fait. Il n’y a aucune exclusive, notre groupe est ouvert à tous. Cependant, je suis un homme, alors si tu veux participer à nos jeux…
— Moi non plus, je ne pense pas avoir d’exclusive. Les quelques expériences que j’ai eues m’ont confirmé que seules les femmes pouvaient exciter ma libido, mais avec le temps, mon aversion envers les hommes s’est apaisée et je ne refuserais pas les caresses masculines, tant qu’il ne me touche pas avec son sexe.
— J’aurais bien aimé te câliner tout à l’heure pour te consoler, mais je n’ai pas osé.
— Bah ! ce n’est pas grave, il y aura bien d’autres occasion, j’espère…
— Oui, certainement, et ...