Le point de bascule - Histoires de Sexe

Le point de bascule

... lèvre inférieure.

— Une boule geisha ? lançai-je estomaqué.

Je n’en avais jamais vu en vrai, mais la simplicité de l’objet le rendait facile à identifier.

— Oui.
—My god, Sophie. Tu l’avais en toi pendant que nous roulions ?
— De un, ce n’est pasTon god, maisMy gode, dit-elle sur un ton faussement offusqué. Deuxièmement, c’est important de conserver une bonne musculation pelvienne. Et troisièmement, je trouve important de profiter de tous les plaisirs que la vie peut nous offrir.

Cette femme avait un don pour faire bouillir mon sang. En l’espace de quinze secondes, j’étais passé du repos au garde-à-vous. Et comme je l’avais écrit précédemment, le lycra ne cachait rien. Surtout pas ça, en fait.

— Wôw. Tu es saisissante, dis-je, à court de mots plus civilisés que « bandante ». J’aime ta façon de penser… Et je dois dire que tu as une manière intéressante d’aborder lecross-training (au Québec, « se crosser » signifie jouer avec son corps).
— C’est à ton tour d’avoir une crampe à ce que je vois ! décocha-t-elle de son sourire aguicheur. Et l’autre jour aussi, tu en avais une digne de mention. D’après ce que j’ai lu, tout comme moi, tu as eu besoin d’un petit massage pour la faire passer ?

Je ne pouvais pas tenter de feindre l’ignorance. Mieux valait l’approche frontale.

— Ouais, ça m’arrive quand une jolie femme manipule unsex-toy en ma présence, répondis-je la bouche un peu sèche.
— Montre-moi donc ce que tu caches sous ce bib. L’autre soir, je n’en ai vu ...

... que la silhouette. Tu sembles y être bien à l’étroit. Toi aussi tu dois subir un certain inconfort.
— En ta présence, en effet j’ai l’impression que mon bib rétrécit. Va savoir pourquoi… continuais-je en haussant les épaules en signe d’incompréhension.
— Allez, cesse ton baratin. C’est à ton tour de te dévoiler. Ça nous ramènera un peu plus sur un pied d’égalité. C’est trop déséquilibré pour l’instant.

J’avais plutôt l’habitude de déshabiller ma partenaire, et de me laisser déshabiller par elle que de jouer à l’effeuilleur. Et de m’exhiber dans un lieu public, c’était une première. J’analysai la situation davantage, me rappelai que le parc était officiellement fermé, et qu’il était encore très tôt. Nous n’avions vu aucun autre cycliste depuis que nous avions emprunté l’estacade. C’était passablement désert. Là où nous étions, même un passant n’aurait pas pu nous voir. Il aurait fallu qu’il ait l’idée de venir se réchauffer dans notre petite enclave pour nous apercevoir. Et je savais que l’exhibitionnisme excitait Sophie.

— Bah ! me dis-je. À Rome comme les Romains, surtout si c’est Jules (ou Juliette ?) César qui vous implore de vous conformer.

J’entrepris donc d’ouvrir la fermeture éclair de mon chandail, en faisant descendre lentement le chariot d’une manière que j’aurais voulu langoureuse, mais dont je doutais fortement de la qualité du rendu. Arrivé en bas, les deux pans de mon vêtement se détachèrent, découvrant mon torse et mes abdominaux. Je pris conscience ...