Les nuits fauves (1)
Datte: 05/06/2023,
Catégories:
Hétéro
Auteur: Jane Does, Source: Xstory
... avec une idée bien précise au fond du crâne. J’ai besoin de cet intermède pour relâcher la pression. C’est idiot, je le sais, m’en rends compte, mais je le fais sans appréhension.
Voilà ! Dans la fourche que mes deux cuisses disjointes viennent de laisser libre, une de mes mains vient pour une seconde, pour une minute, entrainer quelques soupirs, à défaut de gémissements. Puis je me prends sincèrement au jeu d’une branlette dans le noir de la chambre. Le sang qui circule dans mes veines est vite en surchauffe. Cette fois mes plaintes douces ne dérangent personne. Enfin, c’est ce que je veux espérer. Puis en toute franchise, j’ai franchi le cap de m’occuper de ce que peuvent penser mes voisins.
Il y a désormais le bruit que font mes doigts que j’enfonce à toute vitesse dans cette cavité qui s’humidifie de plus en plus. Au point que j’imagine la tache qui doit se former sur le drap-housse. Heureusement que mon lit est muni d’une alèse… Pas forcément prévue pour mes câlins solitaires nocturnes. Un peu beaucoup aussi pour des règles abondantes qui ne sont pas forcément très régulières. Les accidents sont fréquents. La vie quoi !
Et voici que derrière ces paupières que je ferme lors de ma masturbation forcenée, l’image d’un gaillard sans visage vient s’engluer dans mon crâne. Il me hurle de me branler, plus vite, plus fort. Il me gueule dessus, me glousse qu’il va me baiser et le voyage que j’entreprends me laisse haletante, vide et… trempée. Rassasiée également ! Ma ...
... patte a donc réussi, cette nuit, là où il lui arrive d’échouer si souvent. Sans force et les nerfs détendus, je finis par retrouver le sommeil, coupé brutalement par l’idiot qui dort dans l’appartement qui jouxte le mien.
— oOo —
Un dimanche de novembre ordinaire. Dehors, il gèle peut-être. Les volets roulants sont toujours baissés alors que je prends un petit déjeuner rapide. Je suis dans la tenue que je porte pour dormir. Les radiateurs ont repris une certaine chaleur, donc il est plus de sept heures du matin. Geste obligatoire, tourner d’une énergique rotation la manivelle et enfin, le ciel bas et gris m’envoie un zeste de lumière. Une toilette rapide, un coup d’œil sur mon téléphone portable et je file. La boulangerie est toute proche, mais je dois me taper les deux étages d’escaliers pour sortir de l’immeuble.
Vers les boites à lettres, les jeunes forment une sorte de barrage. Ils me sifflent, me lancent des trucs que mes oreilles se refusent d’écouter. L’un d’eux me barre le passage. Il doit avoir dix piges de moins que moi et il est immensément grand.
— T’en vas pas mamzelle ! Tu veux pas discuter avec nous un moment.
— Ça va les gars ! J’ai besoin de bouffer à midi et si je traine trop… je n’aurai pas de pain.
— Tu ne préfèrerais pas un fruit, plutôt ?
—… ?
— Une bonne banane par exemple ? Ça ne te tente pas ?
— Lâchez-moi ! Ça suffit, laissez-moi passer.
— Un baiser et je te libère la porte.
— Ça ne va pas la tête ?
— Ouh ! Mais c’est ...