Les nuits fauves (1)
Datte: 05/06/2023,
Catégories:
Hétéro
Auteur: Jane Does, Source: Xstory
« Ah ! Aaaahhhh ! Baise-moi plus vite, plus fort ! Encore, encore, vas-y ! »
Je viens de me réveiller en sursaut devant le film que distille la télévision, ce premier samedi soir de novembre. Il fait presque froid. Mais ce qui m’a ramené à la vie n’est pas le porno de canal. Non, ce sont bien des coups tambourinés dans la cloison qui sépare mon appartement de celui de mon voisin.
— Tu peux pas baiser en silence ? Merde, il y en a qui dorment dans l’immeuble. On voit bien que tu n’as rien à foutre de tes journées. C’est pas permis de gueuler comme ça ! Baisez en silence, sales gros dégueulasses.
Il a l’air de s’énerver le type de l’autre côté du mur. Je coupe le son, qui je dois le reconnaitre doit le déranger dans le silence de sa chambre. Je me suis assoupie devant un bon film et je n’ai pas percuté qu’après celui-ci, il y aurait un film de boules. Cette fois la télé est coupée et le gueulard s’est aussi tu. Il doit croire que je me fais monter à en perdre toute notion de boucan ! L’idée me surprend et attire sur mes lèvres un sourire. Si je frissonne bien, ce n’est pas de jouir vraiment.
En nuisette sur mon sofa, j’ai froid et une chair de poule conséquente m’envahit. Merde ! La nuit la chaudière est mise en veilleuse. À cette heure avancée de la soirée, les honnêtes gens dorment. Bon ! Il est de toute façon temps, ma petite Ingrid d’aller te pieuter. Et je file dare-dare dans ma chambre, pour y reprendre ce que mon voisin irascible a interrompu. Entre mes ...
... draps, je me sens mieux. Mais les paroles du lascar d’à côté trottent dans ma caboche.
« Tu peux pas baiser en silence ? »
Pour cela encore faudrait-il avoir les outils sous la main… ou plutôt ailleurs. Oui, je crois que ma préférence irait vers un ailleurs que je situe bien plus bas sur mon corps. Et puis ces mots crus… m’ont sans aucun doute ramené à une vérité plus terre à terre. Je suis désespérément seule. Mais là, à qui la faute ? Je ne peux m’en prendre qu’à moi bien sûr. Trop peureuse pour sortir, trop trouillarde pour affronter un nouvel échec ? Elle risque donc de durer longtemps cette solitude.
Un feu obsédant, entêtant, vient réchauffer ce corps qui quelques minutes plus tôt grelottait de froid. Bizarre tout de même ce revirement pour quatre ou cinq mots bien sentis. Derrière le mur de mon salon, le brave péquin qui criait tout à l’heure doit s’être rendormi. Comment est-il ? Grand ? Petit, gras ou mince ? C’est un mec en tout cas et sa voix forte, juste entendue le temps d’un cri me fait un effet bœuf. Que me reste-t-il à faire pour calmer mes nerfs ? Et quand je dis « nerfs », il n’est pas certain que ce soit bien de cela qu’il s’agisse.
Le drap remonté jusque sous mon menton, je retrousse également la mousseline de ma nuisette. Sous celle-ci, c’est net et clair. Plus rien d’autre que le coton pour se frotter à ma peau. Ma couche est à deux places dont une est fatalement vide. J’ai donc de quoi étendre et écarter mes deux longues gambettes. Ce que je fais ...