La Versaillaise - Histoires de Sexe

La Versaillaise

... choses, car nous croisons un homme avec un sexe qui dépasse du classique. Alex à côté est un nain. Une fois éloignées de quelques mètres, je me penche vers elle et comme un secret lui parle à l’oreille.

— Eh bien, je ne voudrais pas être à la place de sa copine ! Vous avez vu le morceau. Il doit avoir du mal à trouver chaussure à son pied.

Son éclat de rire est si fort que les gens se retournent et l’homme en particulier. On se sauve discrètement, mais à nouveau complice et sur un sujet qui n’est pas la broderie…

Rien de meilleur que de lézarder au soleil.

— Vous avez tort de ne pas enlever au moins le haut. Les bretelles font moches après. Pour le bas aussi d’ailleurs. Vous imaginez la surprise de votre mari en vous découvrant toute bronzée.
— Pas sûr qu’il apprécierait.
— Vous lui diriez que c’est par vengeance de vous avoir laissée seule.
— Ce n’est pas de sa faute. Son travail…

Je me dresse sur un coude, tournée de son côté et :

— Parce que vous y croyez à cette excuse du travail ?

Elle se soulève aussi, enlève ses lunettes.

— Pourquoi vous dites ça ?
— Oh, rien juste comme ça.
— Mais encore.
— C’est votre choix de ne pas regarder du bon côté !
— Isabelle, vous dépassez les bornes. Vous n’avez pas le droit de…
— C’est juste qu’entre femmes, on doit se soutenir.
— Je n’ai pas besoin d’être soutenue. J’aime mon mari. Mon mari m’aime.
— Alors expliquez-moi à qui il parlait lorsqu’on s’est croisé hier ? À vous ?
— Non. C’est pour le SMS, il ...

... m’envoyait l’adresse de la maison pour que je retrouve mon chemin.
— Ah bon, un SMS. C’est drôle moi j’ai entendu un truc comme : « Ça a marché. On a une semaine devant nous. Tu m’attends à la gare ? »
— Ce n’est pas possible ! Vous mentez.
— Je ne fais que rapporter et encore, je vous ai épargné la suite.
— La suite ? Quelle suite ?
— Il a ajouté tout doucement, mais j’ai à peu près entendu comme : « Ne mets rien sous ta robe, je vais… ». Comme il s’éloignait, je n’ai pas entendu après, mais si vous voulez, je peux vous faire un dessin si vous refusez de comprendre.
— C’n’est pas possible.
— Téléphonez à son travail.
— Je n’ai que son portable. Ils sont fermés.
— Vous voyez bien…
— Je n’avais pas pensé que…

Un silence où le bruit des enfants qui jouent fait un étrange fond sonore dans ces circonstances.

— Mais peut-être que j’ai mal interprété. Allez, pensez à autre chose ! Je n’aurais pas dû vous parler de ça… Mais c’est un peu votre faute avec vos remarques sur le couple modèle… J’ai eu l’impression que vous nous jugiez…
— Mais pas du tout. Je voulais juste dire que chacun fait son choix et s’y maintient. Manifestement, vous me jugez comme une pudibonde, comme d’une autre époque. Vous savez, je sais comment on fait les enfants… On n’éteint pas la lumière… On peut aussi… Allons voilà que je deviens idiote. Excusez-moi.
— Non, c’est moi.

Mais j’ai cassé l’ambiance. J’ai trop chargé la barque. Bien entendu que je n’ai pas entendu son mari ! Je veux juste ...