Le Vieil Homme et la Mère
Datte: 02/06/2023,
Catégories:
fhhh,
hplusag,
jeunes,
couleurs,
vacances,
plage,
sauna,
cérébral,
Voyeur / Exhib / Nudisme
confession,
Auteur: Elodie.S, Source: Revebebe
... de la grande baignoire.
Je veux la voir se farder les paupières au mascara, ourler ses lèvres de rouge baiser, se parfumer avec un vaporisateur, se vernir les ongles des orteils. Je veux la photographier quand elle ouvre sa valise ou la porte de sa penderie pour sélectionner puis essayer ses fringues à frous-frous et affriolantes dentelles. Je veux la prendre lorsqu’elle enferme ses seins dans son sous-tif, elle cache sa chatte sous un string qui lui scie les fesses. Elle va sûrement mettre un porte-jarretelles auquel elle va rattacher de bas noirs à coutures qui lui affinent les jambes. Je veux la fixer lorsqu’elle a du mal à choisir ses chaussures : d’abord des mocassins en crocodile, puis des talons aiguille en cuir noir pour finalement sélectionner des baskets fantaisie rouges et bleus. Ainsi mise en valeur, sa silhouette s’ébrouera pour que son corps ondule sous les soieries.
Le médecin et le photographe que je suis sont donc aux anges. Mais qu’en pense l’homme, soudain rappelé à sa condition de papy refusant de ne plus être qu’un vieux beau ? Le vétéran est encore coquet, se veut toujours être propre sur lui, bien habillé, rasé de frais ou la barbe bien taillée pour ne pas jouer à l’hirsute, parfumé à la lavande. Sa séduction ne résiderait-elle que dans l’épaisseur de son compte en banque, de son pouvoir de générer une promotion professionnelle, sa capacité de conseiller influent pour faciliter le cursus scolaire et universitaire des enfants ?
Que peut bien ...
... attendre de moi un tendron comme Elodie à laquelle je n’ai rien caché de mes tares ? Elle sait, qu’à la suite d’une chirurgie extensive sur mon appareil génito-urinaire destinée à ôter un grave cancer dont la probabilité de létalité à cinq ans est considérable, je ne suis plus capable de me conduire devant une femme à la libido quémandeuse d’attentions corporelles et désireuse d’être pénétrée par un amant doté d’une généreuse nature. En d’autres termes plus médicaux dans leur froideur clinique, je ne bande plus à l’évocation d’une pulsion d’accouplement qu’une trentenaire est en droit d’attendre d’un homme viril, ne serait-ce que de l’honorer pour apaiser sa sensualité. Lorsque nous écrivions ensemble La Fête à Éloïse, elle m’avait posé directement la question :
— Et si je vous suce, est-ce que ça vous ferait bander ? J’ai dû répondre, avec les soucis d’honnêteté intellectuelle dont je ne veux pas me départir :
— Probablement pas. En fait, je n’en sais rien, parce que l’envie même d’être caressé sur mes parties génitales m’est passée depuis quatre ans. Tout au plus puis-je dire que mon cerveau reste très demandeur d’idées et de scénarios salaces, au point d’être devenu accroc à des chaînes aussi vulgaires que PornHub et YouPorn que peine à remplacer la production de porno chic d’Erika Lust. Cela me rassure presque, car, comme l’a prouvé Freud, le cerveau est le premier organe sexuel. La co-écriture de ce roman érotique a stimulé mon intellect, sans pour autant produire aucun ...