Bérénice et le chat
Datte: 04/02/2018,
Catégories:
fête,
amour,
cérébral,
revede,
mélo,
coupfoudr,
amourpass,
Auteur: Patrik, Source: Revebebe
... Mais je… je ne peux pas… je…
Il me regarde au plus profond de moi. Une fissure.
— Tu ?
— Je… je ne veux pas ! JE NE VEUX PAS !
Quelque chose monte en moi, comme si quelqu’une d’autre prenait ma place dans mon propre corps, comme si je me dissolvais dans une autre personnalité. Je m’accroche à lui, comme si ma vie en dépendait, je m’agrippe à lui, à lui en arracher les vêtements :
— Écoute, Max chéri, franchement, oui franchement, pour parler comme toi, est-ce que dans l’absolu, pour toi, frère et sœur, ça change tes sentiments pour moi ?
— … ! ?
— Réponds !
Dans la lézarde, une lueur là-bas… Il me regarde, interloqué :
— Je… je ne comprends pas… je ne te comprends pas !
— Réponds franchement, comme tu sais si bien le faire ! Réponds-moi, Max !
— Non, bien sûr que non, ça ne change rien dans l’absolu… tu le sais très bien ! Si je suis revenu, si j’ai traversé un océan, c’est bien parce que tu es celle que j’aime et que ce n’est que ça qui compte ! Béré, à quoi tu joues, là ? Tu inverses les rôles ? !
Toujours cette lueur qui verse mes craquelures… quelque chose qui me sauvera…
— Tu vois… tu vois… Tout est possible quand on aime !
— Mais à quoi tu joues ? Bérénice, tu ne…
— Mais c’est pour cela que c’est si douloureux !
Les sourcils froncés, il essaye de se dégager, il tente de reprendre le contrôle d’une situation qui lui échappe et qui m’échappe aussi. Je le retiens comme je peux, désespérément, agrippée à lui :
— Non ! NON ! Ne t’en va ...
... pas, reste !
— Calme-toi, je ne m’en vais pas ! C’est toi qui…
— Écoute, écoute : qui connaît ce que nous savons ? Qui ?
— Euh… toi et moi…
La lueur devient plus ample, irradiante, un nouveau soleil qui se lève…
— Personne d’autre ? Dis ?
— Non ! Il y avait peut-être Alonzon, mais je suis certain qu’il n’en a jamais parlé ! De plus, ton père comme ma mère sont décédés avant que nous… Mais qu’est-ce qui t’arrive, chérie ?
— Tu vois, tu vois que c’est possible, c’est toujours possible, c’est toi-même qui le disais !
— Béré chérie ! Tu es si… si différente d’un coup !
Je m’agrippe encore plus à lui, mes doigts comme des serres, le soleil qui lève en moi, qui brûle en moi :
— Qu’est-ce qui est différent ? Tu m’aimes, je t’aime, je ne peux vivre loin de toi, je ne peux pas, c’est comme si on m’arrachait les tripes, le cœur, tu es tout pour moi !
— Je ressens la même chose… la même chose…
Ce soleil est trop fort, trop intense… peut-être que… À moitié hagarde, je le regarde bien en face :
— Nous sommes les seuls à savoir. Personne d’autre ne le saura !
— Tu te rends compte de ce que tu…
— Que quoi ? Tu dois partir, tu dois être loin de moi, mais moi, je ne peux pas ! Tu dois me quitter, m’oublier, détruire ce qui fut nous deux ! Là-bas, dans ton second pays !
— Béré ! Tu m’inquiètes, là !
— Que quoi ? Si personne ne le sait, qui nous le reprochera ? Nous, nous le savons ! Nous oublierons, peut-être pas… Mais, toi et moi… toute une vie…
Il me regarde ...