1. La moniale démoniaque (1)


    Datte: 15/05/2023, Catégories: Lesbienne Auteur: zooph34, Source: Xstory

    La moniale démoniaque
    
    Je suis allongée sur le sol de la cathédrale, je prononce mes vœux définitifs avec huit autres jeunes nonnes. Je suis issue d’une famille catholique très pratiquante, nous allons tous les dimanches à la messe du matin et de l’après-midi quand elle est célébrée, et même en semaine, en général le mercredi soir. J’ai eu une éducation très stricte, je ne sortais pratiquement jamais, mais je n’en ressentais pas le besoin, contrairement à ma sœur ainée qui a quitté la maison il y a six ans, le jour de ses dix-huit ans. J’ai vingt-trois ans, je viens de terminer mon DSCG, mais je ne me vois pas entrer dans la vie active. Ma scolarité n’a été que railleries, insultes, brimades de mes camarades de classe, j’étais trop sérieuse pour eux, ma ferveur religieuse les gênait et était une source de moquerie, ils me traitaient de grenouille de bénitier, même en école de gestion.
    
    J’ai décidé de consacrer ma vie à Jésus, la vie ne m’a pas apporté ce que j’en attendais, peu d’amour, de compassion, de générosité, que de la haine, de la violence, du mépris, aucune écoute, que du dogme, je ne veux pas vivre dans un monde pareil. J’aspire à une vie de piété, c’est pour ça que je fais vœux de pauvreté, chasteté et obéissance. J’imagine l’avenir calme et serein au milieu de personnes recherchant la même chose que moi dans un lieu dédié.
    
    On nous fait lever, l’évêque me glisse mon alliance au doigt en me félicitant, la cérémonie s’achève, je suis maintenant sœur Clémence. ...
    ... Une fois sorties de la cathédrale, nous embarquons avec l’autre novice du couvent et les deux sœurs qui nous ont accompagnées dans le minibus du couvent. Personne ne parle, seule la mère supérieure nous parle, elle nous félicite et nous souhaite d’être heureuses ensemble. Nous arrivons au monastère, je rejoins ma chambre pour me changer, je dois mettre ma tenue d’ici. C’est ici que j’ai fait mon noviciat, je connais parfaitement ce couvent. La vie reprend, je passe une grande partie de mes journées à prier, mais il faut aussi travailler, faire le jardin, le ménage dans les pièces communes, la cuisine, toutes les besognes de la vie courante.
    
    J’ai fait mes vœux définitifs depuis deux ans, je suis maintenant une religieuse à plein temps, la mère supérieure m’a donné de nouvelles responsabilités, je dois gérer les approvisionnements et les finances du couvent, je peux mettre à profit mes compétences en gestion, je suis peut-être un peu surdiplômée pour le poste, mais tant pis. Je suis heureuse, j’ai trouvé un équilibre, la vie est douce, je prie pour tous ceux que j’aime, j’ai trouvé ma voie. Ce matin de fin juillet, nous allons faire les courses avec mère Gabrielle, la supérieure du couvent, il faut aller retirer de l’argent à la banque, je ne peux le faire toute seule, il faut deux signatures. Une fois la banque réglée, nous nous dirigeons vers Amélie-les-Bains, nous devons prendre des légumes et des poulets dans une ferme. Mais la route est dangereuse, au détour d’un virage ...
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