Hétéro Bi Curieux (1) - Histoires de Sexe

Hétéro Bi Curieux (1)

... reconnaître enfin s’exprimeront.

Quel intérêt, direz-vous ? Vous mettre au clair avec vous-même. Tel quel. Cash. Sans mensonge ni faux nez. Naturellement, cela ne se fait qu’à condition que vous en ayez exprimé le besoin. Pour enfin pouvoir accepter vos désirs sexuels véritables, et pas seulement la version contrôlée, censurée. Incomplète. Évidemment, si vous n’avez aucun problème avec la culpabilité, la honte, le jugement d’autrui, cette méthode ne vous sera d’aucun intérêt.

Il arrive que s’expriment durant ces séances des fantasmagories gênantes, voire plus lorsqu’elles sont liées à des pratiques illégales, relevant du tribunal. Parfois même, de la prison. Celles-là feraient alors l’objet d’un traitement particulier : axé vers la prévention, voire l’envoi vers un médecin psychiatre spécialisé, dans les cas problématiques. De ces dérives-là, il ne sera pas ici question ; en tant que patient de Madame Carnetti, j’ai la chance de n’avoir pas à me confronter à ce genre de limites. Les tiroirs secrets de ma psyché recèlent leur part de ces petites déviances qu’on nomme savamment paraphilies ; mais aucune tentation susceptible de m’infliger les sanctions de la police et de la justice. Tant mieux pour moi...

J’ai voulu rencontrer madame Carnetti pour exprimer à quel point je suis obsédé par des fantasmes où mon épouse couche avec un autre que moi. Parfois, elle fait l’amour sous mes yeux, avec mon accord, avec un partenaire recruté par annonce. Parfois, elle m’explique ...

... avoir passé l’après-midi à l’hôtel avec un collègue. Elle me l’avoue ensuite, et dans mon imagination, me raconte en détail tous leurs ébats, ce qui me met dans un état proche de la transe. Elle insiste volontiers en minaudant des phrases comme « tu ne m’en veux pas, mon petit cocu ? » Je reconnais qu’à chaque fois, je demande à mon épouse si l’homme est viril, poilu, bien pourvu, bon amant. En gros, j’essaie de découvrir qu’il est mieux que moi...

En inventant pour ce site deux histoires à épisodes (« mon épouse et le médecin », et « Marie retrouve son ex »), je voulais calmer un peu cette fixation. Car elle me pousse à me masturber très régulièrement en ressassant ces fantasmes à un point tel que cela tourne presque à la monomanie.

— J’avoue me triturer le pénis plus souvent qu’à mon tour, ai-je expliqué à la thérapeute. Et à mon âge, je trouve cela un peu pathétique...

Une fois parti, je continue ma complainte...

— Hélas, si l’on peut dire, écrire ces histoires m’a fait plaisir, mais ne m’a guère calmé. Au contraire. Les publier m’a mis en contact avec des couples de lecteurs pratiquant « pour de vrai » ce type de relations dans leur vie amoureuse. Avec eux, j’ai dialogué. L’un d’eux m’a même envoyé des photos très osées de la magnifique épouse, jeune et volage, et celle-ci m’a également raconté ses aventures avec de délicieux détails. Faut-il vous dire le plaisir trouvé durant ces échanges ? Sauf que cela a accru davantage, s’il était possible, ma fixette sur ...