Hétéro Bi Curieux (1) - Histoires de Sexe

Hétéro Bi Curieux (1)

— Cette madame Carnetti a bien des talents, m’avait affirmé l’ami ayant eu recours à ses services.

Voilà pourquoi je me suis trouvé assis face à elle, deux semaines avant de vous faire mes confidences. Cette femme proche d’une élégante quarantaine, menue, cheveux noirs très fournis et bouclés, travaille en cabinet comme psychothérapeute et sexologue. On me l’a présentée comme particulièrement à l’aise dans l’exercice de ses compétences, et pleine de vitalité. Elle serait aussi, on m’a précisé « surtout », une formidable confesseur de votre sphère intime. Elle met beaucoup d’attention et d’écoute lorsqu’elle vous entend vous dépêtrer de vos fantasmes, envies, et désirs plus ou moins avouables.

Je parle à présent de confession, mais n’allez pas croire qu’il soit ici question de religion. Elle ne juge jamais, ne punit, ni ne vous fustige. Elle vous aide simplement à comprendre la nature exacte de vos motivations secrètes, et même méconnues de vous-même. Pour cela, madame Carnetti use de moyens très performants, quoique très rarement utilisés par ses confrères. Jugez-en.

Avec votre autorisation expresse, elle vous soumet à ce genre d’entretiens qu’outre-Atlantique on réserve aux suspects de crimes : injection d’un sérum de vérité et détecteur de mensonges. Bien plus proche en réalité de l’interrogatoire que du dialogue psy, mais sans aucune violence évidemment. En séance, elle enregistre vos réponses aux questions posées, les thèmes ayant auparavant été précisés, pour ...

... bien fixer un cadre et des objectifs. Vous repartez ensuite avec le fichier numérique audio, que vous pourrez écouter jusqu’à la session suivante. Entendre de nouveau vos aveux pourra selon les cas vous surprendre, vous faire réfléchir, vous perturber. Et vous exciter pourquoi pas. Puis, vous pourrez les aborder la fois suivante, lors d’une séance de débriefing en face à face.

Les datas fournies par ce moyen seraient plus fiables que celles obtenues sous hypnose, où l’on peut toujours craindre qu’un propos ait été suggéré ou induit par le thérapeute lui-même. C’est du reste le cas quand de soi-disant souvenirs anciens refont soudain surface après des années. Certains révèlent des abus parentaux plus ou moins poussés, qui parfois ne relèvent que d’une manipulation - volontaire ou involontaire - du thérapeute. Et préciser cela ne signifie pas, hélas, que les vrais abus parentaux soient des inventions. Ils sont toujours trop nombreux. Et chaque fois dramatiques.

La méthode de madame Carnetti est différente. Elle interroge et s’autorise des relances lorsqu’elle sent que le patient dissimule ou tente d’échapper à sa propre vérité. Elle l’aide alors à préciser ce que ses fantasmes signifient vraiment. Car il y a la version superficielle, présentable, qu’on exprime au professionnel avec plus ou moins de franchise et de honte mêlées. Mais en évitant les détails plus gênants. Grâce à ses techniques, vous avouerez à vous-même les vraies raisons. Vos motivations plus délicates à ...