1. Cohésion d'entreprise (2)


    Datte: 08/05/2023, Catégories: Transexuels Auteur: Mlle_Helened, Source: Xstory

    ... deux semaines à Montalivet, le premier et un des plus grands centres naturistes d’Europe. Au moins là-bas, personne ne te juge.
    
    — Je ne te juge pas.
    
    — Mais bien sûr que si. Oh pas ouvertement, c’est sûr. Mais tu me juges. Je suis sûre que tu parles de moi en disant « la grosse ».
    
    Je ne répondis pas. Elle avait raison, cent fois raison. Et soudain, je me sentis con, très con même. Alors je me mis au diapason et la rejoignis sur le canapé. Tout nu.
    
    — Merci, dit-elle.
    
    Elle servit une vodka orange et sortit des gâteaux apéritifs.
    
    — Comment tu te sens ? demanda-t-elle.
    
    — Ça va. Ça me fait drôle d’être tout nu.
    
    — Je parlais surtout de ton épilation.
    
    — Ah. Oui, ça va aussi.
    
    — Tu sais, je n’ai pas toujours été comme ça, dit-elle. C’est quand ma mère est décédée que j’ai pris du poids. Choc psychologique. J’ai dû faire tous les régimes possibles. Sans succès. Alors j’ai laissé tomber et décidé d’assumer mes formes. Même si je rêve de revenir à une taille plus normale.
    
    Je ne dis rien. Je ne savais pas quoi dire en fait. Elodie s’ouvrait à moi, comme si j’étais son confident, son meilleur ami. Alors que je n’étais juste qu’un collègue de travail.
    
    — Le naturisme est venu assez vite. C’est en regardant un reportage sur le sujet que je me suis dit que je pourrai aller à la plage sans attirer les regards. Et en effet, la nudité met tout le monde sur un pied d’égalité. Impossible de masquer ses défauts. Les ...
    ... gros seins, les petits seins, les gros ou les petits zizis, les rides, les ventres plats ou les bedaines rebondies, la cellulite, les bourrelets, rien n’échappe à personne et tout le monde s’en fout. Et moi, je suis heureuse.
    
    — Je comprends, dis-je enfin. Désolé si je t’ai fait du mal, indirectement.
    
    — T’inquiète, je suis habituée. Mais c’est gentil. J’apprécie. Bon ce soir, je te propose pizza. Ça te va ?
    
    — Parfait !
    
    Elle fit réchauffer deux pizzas et prépara une salade. Je mis la table. Inévitablement, le petit appartement favorisa les contacts. Ma peau lisse contre la sienne, même si le contact, était bref et furtif, n’en était pas moins désagréable. Malgré tout, évoluer en tenue d’Adam me faisait tout drôle.
    
    — Le programme pour demain : matin, on fait du shopping pour te trouver une tenue féminine. T’inquiète, ça va rester sobre : un jean, un haut, une veste. Et bien sûr, les chaussures. On reviendra ici, tu te changeras, je te maquillerai et on sortira pour que tu t’exerces. Dimanche : encore balade pour finir de t’habituer.
    
    — C’est toi la coach, acquiesçai-je, résigné.
    
    On discuta de tout et de rien, la télé en sourdine. J’eus l’occasion d’apercevoir son minou caché dans les replis graisseux. Un minou totalement épilé. Grosse, mais coquette.
    
    On déplia le clic-clac. Le lit était déjà fait.
    
    — Bonne nuit Vincent, me dit-elle en me faisant la bise, ses seins se collant à mon corps.
    
    — Bonne nuit Elodie. 
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