1. Cohésion d'entreprise (2)


    Datte: 08/05/2023, Catégories: Transexuels Auteur: Mlle_Helened, Source: Xstory

    Elodie m’apostropha dans l’escalier menant à notre étage.
    
    — Bon, on a du travail pour faire de toi une ... gonzesse (elle reprit le terme de Damien avec exaspération) qui ressemble à quelque chose. Aussi, je te propose de commencer dès ce week-end. Tu es libre ?
    
    — Si tôt ? demandai-je, étonné.
    
    — Ben oui, je pense qu’il faudra ça. Marcher sur des talons hauts ne va pas se faire dans un claquement de doigts, répliqua-t-elle, joignant le geste à la parole.
    
    — Bon, bon. Je te dis tout à l’heure.
    
    Lorsque j’arrivai, certaines conversations se turent et je pus voir quelques sourires entendus sur les lèvres de mes collègues. Le couple que je formais désormais avec ma coach alimentait les premiers ragots.
    
    Malgré tout, si Elodie était plutôt jolie de visage, sa corpulence hors normes ne m’attirait pas vraiment. Et je me rendis compte que l’idée de m’afficher à ses côtés me gênait. Pire : me dégoûtait. Comment pouvais-je avoir des idées pareilles ? Finalement, je n’étais pas si ouvert d’esprit que ça.
    
    — Bon, c’est OK pour ce week-end ? me demanda Elodie en venant près de moi.
    
    Du regard, je fis le tour de l’open-space. Encore ces sourires ...
    
    — Oui, oui, dis-je rapidement, presque à voix basse.
    
    — Parfait ! On commencera dès vendredi soir. Tu viens chez moi. Pense à prendre des affaires de rechanges.
    
    Je restai interdit. Sa mission de coach venait de commencer. Autour de moi, des « Oh ! Oh ! » aux sous-entendus graveleux troublèrent le brouhaha.
    
    Le reste ...
    ... de la semaine se passa avec toujours ces petits sourires en coin. Comme s’il pouvait se passer quelque chose entre moi et Elodie. Pour moi, il n’y avait aucune ambiguïté : Elodie n’était pas mon genre et n’était pas près de l’être. Point barre !
    
    Ce projet de cohésion d’entreprise commençait mal si chacun se moquait déjà de l’autre.
    
    Le vendredi se terminait enfin.
    
    — Prêt ? demanda Elodie.
    
    — On y va, dis-je en éteignant mon PC.
    
    — Amusez-vous bien ! railla Tiphaine.
    
    Je lui lançai un regard noir. Elle me répondit par un signe de la main, qui tenait plus du foutage de gueule que de la compassion. Elle aurait pu tout aussi bien me faire un doigt d’honneur, mais elle n’avait pas encore atteint ce niveau de vulgarité.
    
    — Voilà mon chez moi, dit Elodie en jetant ses clés dans une bonbonnière posée sur un petit meuble à l’entrée.
    
    Elle me fit le tour du locataire. Elle habitait un petit deux-pièces dans le quatorzième, non loin de la place d’Alésia.
    
    — Ma chambre, dit-elle en ouvrant la porte sur une pièce en désordre. La salle de bain et les toilettes.
    
    — C’est mignon, commentai-je pour meubler la conversation.
    
    — C’est comment chez toi ?
    
    — C’est un studio. Tout dans la même pièce. Et ça me suffit.
    
    — C’est bien les mecs ! Bon, tu veux boire quelque chose ?
    
    — Euh ... non ... oui, enfin si tu prends un truc, je te suis.
    
    — Mojito ? Whisky Coke ? Vodka orange ?
    
    — C’est bien les filles ça ! Je prends comme toi.
    
    Elle servit deux whisky-coca au ...
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