1. Les dieux sont tombés sur l'athlète


    Datte: 23/04/2023, Catégories: fh, sauna, hotel, délire, Humour aventure, fantastiqu, Auteur: Amarcord, Source: Revebebe

    ... sauvage qu’il y avait aimée.
    
    — Alors, autant que ce soit toi qui t’en charges.
    
    Dès ce moment, elle ne parut plus gênée pour un sou. Elle avait choisi de lui faire confiance, et comme toujours, elle assumait le risque. En revanche, elle commanda une nouvelle tournée de Ti’ Punch. Et puis se fit plus curieuse.
    
    — Récent, le divorce ?
    — Bientôt deux ans.
    —Apwé ri, sé plér. Apwé van, sé kâm. Des proverbes créoles. Tu as compris ?
    — Après le rire, les pleurs. Après le vent, le calme. C’est ça ? Pas si difficile, en fait. Bien moins que de le digérer, ce divorce.
    —An ja pwan on dòt paj, vou ou an po-la toujou !
    — Là, par contre…
    — Moi j’ai déjà tourné la page, toi tu restes bloqué sur la couverture.
    — C’est joli comme tout ! Y’en a d’autres, comme ça ?
    — Des centaines ! Tous plus imagés et savoureux les uns que les autres. Je bénis ma grand-mère de m’en avoir appris certains. Il y en a toujours au moins un qui s’applique à une situation. La tienne, par exemple. Écoute celui-là :Avan ou mayé sé chè doudou, apwè mayé sé si mwen té savé. Avant de te marier c’est ma chérie, après, c’est si j’avais su !
    — Tu l’as dit…
    — Le pire, c’est qu’il y en a toujours un deuxième en embuscade. La preuve :Fò dòmi a koté Jan pou konnèt Jan i ka ronflé. Faut dormir à côté de Jean pour savoir qu’il ronfle.
    — Génial ! Et quels sont tes préférés ?
    — Je n’ai pas envie de choisir. Mais il y en a deux, complémentaires, qui correspondent bien à ma philosophie.
    — À savoir ?
    —Bon tan pa ...
    ... bòsko. Et puisAnba latè pa ni plézi !
    — Traduction ?
    — Le bon temps n’est pas costaud. Et sous la terre, pas de plaisir !
    
    Il frissonna en la voyant lui sourire, les yeux malicieux et gourmands
    
    — Jonas, tu en penses quoi, de cette lumière de fin d’après-midi ?
    — Magique.
    — Bon. Alors, on y va ?
    
    Elle lui tendit les cartes mémoire. Ce fut aussi naturel que ça.
    
    ***
    
    Le soir même, Jonas travailla à l’hôtel pour trier les photos sur sonMacBook Pro. Assis sur le lit, et l’ordinateur sur les genoux. Pas terrible pour l’ergonomie, mais à la guerre comme à la guerre. La chambre était modeste : il avait déjà raclé les fonds de tiroir pour le billet d’avion, et il s’en était fallu de peu pour qu’il ne rentre pas seulement bredouille, mais fauché. C’est là qu’Olympe, curieuse et même inquiète du résultat, le trouva occupé à optimiser les clichés en affinant les réglages, les courbes de contrastes, la fidélité des couleurs, ce genre de choses.
    
    — Y’a des mecs qui ont la main lourde et en font des tonnes en matière de retouche. J’ai horreur de ça. Ça fait des photos en plastique. Retoucher, c’est pas trafiquer.
    — Je te fais confiance. Tiens, je t’ai ramené une bouteille de Ti’Punch.
    — J’en découvre de belles sur l’hygiène de vie des athlètes !
    — Des ex-athlètes. Tu vas pas me reprocher de lâcher un peu la bride, quand même ? T’as des glaçons ? Où ça, le minibar ? Tiens, je te sers. Tchin !
    — Tchin !
    — Bon, et alors quoi, tu vas les rendre plus floues, les photos, ...
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