Elle
Datte: 19/04/2023,
Catégories:
fh,
couple,
Collègues / Travail
amour,
rencontre,
Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe
... l’intérieur, reste belle en toute circonstance, même bourrée, même échevelée. Nous arrivons à son porche.
— Vous vous souvenez du code ? Et vous pourrez rentrer la clé dans la serrure ?
— Bien sûr. Je vis là depuis… vingt-sept ans ! Je suis vraiment chez moi, n’ayez crainte.
— Alors je vous dis bonsoir, bonne nuit, mais pas à demain puisque c’est samedi. Alors bon week-end et à lundi.
— À lundi. Vous êtes un homme bien, Monsieur Jérôme, mon « copain » . Ça vaut bien encore un bisou.
Celui-ci est très, très appuyé, très long, très tendre. Ni l’un, ni l’autre ne se décide à franchir le pas, pourtant si proche. Je rentre aussi à pied, pour me dégriser plus de ces bisous que de l’alcool, pour faire le point sur la conduite que je dois tenir… Le lendemain, à froid donc, je reçois un SMS :
Nous avons lancé l’appel d’offres et quelques réponses sont arrivées, d’autres posent des questions complémentaires, ce qui est en général signe de sérieux. Les conditions ont bien changé depuis le début de l’aventure : on partait sur un espoir de vendre cinq mille pièces par an, on est sur une réalité de vingt mille. Les premières réponses, même si elles ne sont pas retenues, montrent qu’on s’est fait enfler pendant trois ans. Notre fournisseur a dû faire un petit profit la première année et s’est goinfré par la suite. Les chiffres le prouvent, certains se positionnent à cinquante pour cent en dessous. Ce ne sont pas forcément les meilleurs, mais tout de même.
Nouvelle soirée au ...
... Saint-Jacques. Cette fois le patron a fait fort. En entrée, poêlée de boudin normand. C’est un boudin particulier, très gros, comme un salami. Et passé à la poêle avec quelques louches de crème… c’est léger ! Clara est complètement intégrée et déconne avec tout le monde. C’est marrant, comme elle ne hausse jamais le ton, tout le monde se tait quand elle parle. Je la raccompagne à pied encore une fois. C’est agréable de marcher dans Paris la nuit avec une telle nana au bras, et puis on a le temps de discuter.
— Vous savez quoi, lui dis-je ? Vous devriez prendre la direction de cette entreprise. Vous aux commandes et moi aux cordons de la bourse, ça roulerait tout seul.
— Je vais vous faire une confidence que vous ne répéterez à personne. J’y ai pensé et… j’y pense encore. Je cherche le moyen de faire en sorte que Gérard ne se sente pas dépossédé de son « bébé » . Il faudrait pour cela changer le statut de la société. Il faudrait trouver une solution alléchante, qui permette de payer moins d’impôts, par exemple. C’est à vous de nous trouver ça.
— Je m’y mets dès lundi.
— Vous montez ?
— Ce ne serait pas raisonnable. Je prends la route tôt demain matin pour le Poitou.
— Oh ! Vous… je… non, rien… à lundi alors, bon week-end.
— J’attends mon bisou !
Je l’ai eu ce gros et tendre bisou de ses lèvres charnues. Oui je sais, je suis très con ! J’aurais pu monter et passer la nuit avec elle. J’aurais pu l’emmener en week-end avec moi, j’ai bien vu qu’elle en avait envie. Et ...