Hommage à Lovecraft (2)
Datte: 17/04/2023,
Catégories:
Hétéro
Auteur: Dante67, Source: Xstory
... l’intérieur, et elle explose dans une jouissance incontrôlable à chaque fois que je retire mon poing. Elle semble crier sans discontinuité, sans jamais avoir besoin de reprendre son souffle.
Je jouis une nouvelle fois directement dans sa gorge en poussant un cri rauque semblable à celui d’une créature venant du plus profond de la Terre. L’obscurité nous saisit tandis que nos hurlements bestiaux résonnent à l’unisson pour n’en former qu’un.
C’est la dernière chose dont je me souvienne.
* * *
Le lendemain, en ouvrant les yeux, je constate avec horreur des traces de sang sur les draps blancs, des oreillers déchirés, des plumes éparpillées partout dans la chambre, et un lit en piteux état.
L’horreur me fige. L’ai-je tuée ? Où est-elle ? Je sursaute en entendant sa voix :
— Bien dormi ?
Elle est sur le pas de la porte de la chambre, derrière moi, en nuisette transparente blanche, et croque une tartine en me regardant d’un air amusé. Elle semble fraîche, comme sortie d’une cure dans les Alpes suisses. Son sourire étincelle dans les rayons du soleil levant, et son corps est vierge de toute trace de ce qu’elle a subi la veille. J’ai peine à croire que ce soit possible, mais je suis trop heureux pour vouloir chercher des incohérences.
— Comme jamais dans ma vie !
Jusqu’à la fin de ma vie, je resterai persuadé d’avoir vécu un moment mystique et hors du temps qui m’obligera à réévaluer ce dont je me crois capable. Cette sauvagerie, en avais-je été la source ...
... ou le vaisseau ? Aujourd’hui encore, je me pose toujours cette question sans y trouver de réponse.
— Je meurs de faim. Tu me rejoins sur la terrasse ?
Je n’en avais pas conscience avant qu’elle ne le dise, mais effectivement, je suis affamé. Après tout, nous avons sauté le repas de la veille. Par ailleurs, j’ai de nombreuses questions qu’il me tarde de lui poser sur la nuit que nous venons de passer.
Je descends du lit, enfile mon caleçon et ma chemise – que je garde ouverte – pour la rejoindre. La chambre est dans un état chaotique ; cela m’étonne qu’elle ne s’en préoccupe pas davantage : assise à table, elle boit un jus d’orange comme si de rien n’était, les cheveux volant dans la brise matinale.
— Alice, je ne sais pas comment poser la question, mais... que s’est-il passé hier soir ?
— Tu veux dire que tu ne t’en souviens plus ?
— Je... je crois que si, mais peut-être en ai-je oublié une partie. La chambre est dans un état catastrophique. Il y a du sang, et hier je... j’ai... est-ce que tu vas bien ?
— Doucement ! Calme-toi. À croire que j’étais ta première, ma parole !
— On peut effectivement dire que, dans un sens, c’était une première.
— Première fois que tu t’éclates au pieu ? Oh... désolée de l’apprendre.
— C’est ce qui s’est passé ? On s’est éclatés ?
— Ben... je ne peux pas parler pour toi, mais tu avais l’air plutôt « à fond » dans ce que tu faisais. Ça ne t’a pas plu ? Moi, j’ai adoré !
Elle dévore son petit-déjeuner avec une ...