Un matelot qui vogue sur l'eau (1)
Datte: 05/04/2023,
Catégories:
Gay
Auteur: ropaul45, Source: Xstory
Je me suis engagé dans la Marine nationale à 17 ans. Un an après, au printemps 1965, j’ai été détaché en tant que matelot radio sur le porte-avion Clémenceau pour des exercices avec des bâtiments des USA. En fin d’exercice, nous avons fait escale à Casablanca au Maroc, où nous sommes restés 5 ou 6 jours. Nous sommes arrivés le soir, et je ne suis pas sorti ce premier jour. Le second jour, en début d’après-midi, n’étant pas de service, je me suis décidé d’aller visiter cette ville que je ne connaissais pas. N’étant pas affecté sur ce bateau, n’y étant que pour un mois, d’un naturel timide et réservé, je me suis fait que des relations professionnelles, mais aucune relation de camaraderie. Je suis donc descendu à terre, seul.
J’avoue que je ne me souviens plus très bien de la topographie des lieux. Je sais qu’en quittant le port, j’ai emprunté des rues ou avenues en direction du Sud, j’ai traversé une ou deux places, il y avait une église ou une cathédrale, et j’ai atterri dans un parc où je me suis assis sur un banc à l’ombre d’un arbre.
J’avais un peu chaud, je me sentais un peu fatigué, et j’avais soif. Simple matelot, à cette époque, j’avais très peu d’argent de poche, et j’hésitais à me rendre dans un bar dans un pays inconnu, n’ayant fait que très peu d’escales à l’étranger, dans ma très courte et jeune carrière militaire. Bref honnêtement, je me demandais ce que je faisais là, et commençais à envisager de retourner à bord. En regardant autour de moi, à peu de ...
... distance, j’ai vu une jeune fille, un livre sur les genoux, qui regardait dans ma direction... c’est vrai que cela devait faire un peu étrange de voir ce marin seul assis sur un banc dans un parc, alors que la plupart de mes collègues étaient plutôt dans les bars entourant le port. Après environ un quart d’heure d’observations mutuelles, je me suis décidé d’aller vers elle.
— Bonjour, je m’appelle Jean...
— Moi, je me nomme Samia...
S’en suivit une conversation sur ses études, ses parents, sa famille, ses loisirs, et réciproquement... Rien de très intéressant dans le cadre de ce récit, mais qui me fit passer une heure agréable. L’après-midi était bien avancé quand elle me déclara qu’elle devait rentrer. Je lui ai demandé si je pouvais l’accompagner, et elle me répondit positivement. Elle était jolie, sympathique, riait facilement, et moi, j’étais bien. Je l’ai donc suivie et nous avons avancé dans cette ville dont je n’avais pas le plan. Pris dans l’ambiance et la conversation, je ne me suis pas préoccupé du chemin que nous empruntions...
A un moment donné, elle m’a dit excuse-moi, mais tu ne peux pas venir plus loin, car je ne veux pas que l’on me voit avec un marin, cela me donnerait une mauvaise réputation, et mes parents seraient très mécontents. J’ai très bien compris, et je l’ai laissée s’éloigner. J’étais déçu, et en même temps, elle m’avait permis de passer un moment agréable.
J’ai commencé à rebrousser chemin, mais très rapidement, je me suis aperçu que je ...