Un petit séjour au paradis - Histoires de Sexe

Un petit séjour au paradis

... entrecôte de chez Hippopotamus et tout un chariot de viandes, de frites et diverses sauces me fut ramené, poussé par deux houris qui rivalisaient de beauté. L’une d’elles vint s’asseoir à mon côté, découpa un morceau d’onglet à l’échalote et me le fit porter à la bouche. Une fois avalé, je lui adressai la parole :

— Tu ne manges pas, lui dis-je ?
— Oh non, je n’ai aucune envie de manger, je suis éternellement à l’état où je suis, je n’ai aucune pulsion de faim.
— Et qu’est-ce que vous faites dans la vie ?
— On n’est pas dans la vie, on est dans l’éternité.
— Oui, et qu’est-ce que vous faites dans l’éternité ?
— On est là pour vous satisfaire. Tout ce que vous imaginez nous allons vous le présenter !
— Et le sexe ?
— Oui, dès que vous auriez envie d’une d’entre nous elle va vous satisfaire.
— Vous paraissez asexuées ?
— C’est parce que vous ne présentez aucune envie envers nous. Essayez de penser à moi de manière libidineuse, et je vous servirai aussitôt.

Je tentai de le faire. Je palpai même un de ses seins et le trouvais ferme et moelleux à la fois, comme j’aime les seins, mais…

— Vous pensez à Mélissa, me fit la fille à côté de moi, et tant que vous pensez à Mélissa vous n’aurez aucune envie de moi, et tant que vous n’avez pas envie de moi je ne peux pas vous séduire.
— Mais elle est où Mélissa ?
— Mélissa est encore en vie, elle n’est pas dans l’éternité.

Soudain la fille se transforma en Mélissa. Elle reprit toutes ses formes et couleurs, et même ...

... son vernis rouge vif qui me faisait craquer. Mais cela n’eut sur moi aucun effet. La fille revint à son état d’avant.

— T’as vu, quand tu aimes quelqu’un c’est dur de se tourner vers des houris. C’est pour nous un grand problème. Nous nous dépouillons pour vous satisfaire et vous nous ignorez. Tous les amoureux sont pareils. Il en est ainsi de Roméo, d’Abélard et de Kais, le fou de Leila.

Je me sentis coupable et honteux, je ne sus quoi dire.

Dégoûtée, la jeune fille se mit debout, avança de quelques pas et tendit les mains. Les voiles qu’elle portait se transformèrent en ailes, son nez en grand bec jaune et ses pieds en pattes écaillées aux doigts légèrement griffus. Des plumes envahirent tout son corps alors que la peau de son visage se recouvrait de petits poils blancs. Elle devint un cygne et prit son envol loin de moi. Bientôt toutes les autres houris firent pareil et me laissèrent seul.

Las de mon comportement indigne je m’allongeai et partis pour un petit somme pensant qu’avec le temps les choses allaient s’arranger.

Mais dans l’éternité il n’y a ni temps ni durée.

OooooOOOOOOooooo

Je revins sur terre. Mes yeux étaient encore fermés, tout ce que je sentais c’était une douleur au crâne. Je sentis une main qui vint me bousculer.

— Réveil, Monsieur Samir, c’est la fin de la récréation.

Il me sembla reconnaître la voix. Je voulus ouvrir l’œil, mais la douleur au crâne m’en empêcha. Je fis un autre effort et écartai mes cils. Je ne vis que des ...