La fiancée des pirates
Datte: 12/03/2023,
Catégories:
fh,
fhh,
copains,
vacances,
piscine,
caférestau,
boitenuit,
amour,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Oral
69,
mélo,
portrait,
Auteur: Amarcord, Source: Revebebe
... tous par rire de la situation.
La soirée de la cinémathèque laissa une autre empreinte : elle me valut le joli surnom inspiré du film que nous y avions visionné. J’étais désormais « la fiancée des pirates », c’est en tout cas de la sorte qu’ils définissaient mon statut en me présentant aux tiers. Qui sait, la programmation eut-elle été différente, Gilles et Tom auraient été rebaptisés Jules et Jim.
Si ces tendres frères de la côte m’avaient adoptée en petite sœur, un léger parfum incestueux continuait d’entourer nos rencontres, mais c’était plus charmant qu’insistant. À compter de ce jour, nous sortîmes toujours en trio. Et cette amitié-là, si forte et si complice, eut pour effet d’estomper, sans l’effacer, toute tentation de nous livrer en tandem à des activités bien moins innocentes que celles qui étaient les nôtres en bande. La tentation n’était pas seulement la leur, mais ce qui contribuait à maintenir chez moi ce fragile et chaste équilibre, c’est qu’en l’occurrence, le choix eût effectivement été synonyme d’embarras.
~~oOo~~
Trois mois passèrent, jusqu’à l’été, et la fin de mes examens à la fac, où j’étudiais la pharmacie. Nous étions devenus inséparables, multipliant les virées mémorables et les séances de fous rires. Gilles nous proposa une escapade de quelques jours, un de ses oncles étant disposé à lui prêter la maisonnette qu’il possédait sur la côte ouest du Cotentin.
En fait de maisonnette, c’était plutôt une cabane isolée. Le confort était assez ...
... sommaire, mais l’environnement était sauvage et magnifique, avec ces dunes vierges courant jusqu’à une plage immense et peu peuplée. Nous y alternâmes ballades, farniente et parties de cartes endiablées. Les garçons m’initièrent à la belote avec une patience un peu condescendante, mais si efficace qu’ils regrettèrent bientôt que l’élève soit un peu trop douée. Ils proposèrent sans succès de plutôt passer au poker. À leur air goguenard, j’avais aussitôt compris qu’ils pensaient à sa variante de plus en plus déshabillée, et qu’à ce jeu-là, ils s’allieraient sans scrupules pour que je mise tout mon tapis.
Nous allâmes dîner l’avant-dernier soir dans un bistrot du port de Carteret, l’humeur était joyeuse, le vin blanc était frais, et nous sacrifiâmes plus d’une bouteille. De retour à la cabane, nous prolongeâmes nos bruyants débats sur la terrasse, en remplissant à nouveau nos verres.
J’ignore qui de nous trois proposa de les ranger à temps, et d’entreprendre une balade nocturne vers la plage, pour évacuer l’excès d’alcool qui commençait à produire ses effets. C’était une douce ivresse, pourtant, une de celles qui vous donnent une illusion de légèreté, sans vous abrutir.
Nous nous affalâmes tous les trois à la limite des dunes, baignés par la lueur de la pleine lune.
Thomas s’était mis à tourner nonchalamment du doigt une mèche de mes cheveux.
J’observai Gilles, manifestement traversé par une idée.
— À quoi tu penses ?
— J’ose pas.
— Arrête, je te connais, tu ...