Me abbandono a te
Datte: 07/03/2023,
Catégories:
fh,
boitenuit,
amour,
jalousie,
revede,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Oral
69,
pénétratio,
sm,
amouroman,
Auteur: Claude Pessac, Source: Revebebe
... aux doigts qui lui broyaient les testicules. Clara a utilisé sa main libre pour saisir le poignet de son agresseur et détourner l’arme de sa tête. Le coup est parti, Tony s’est auto-flingué. Le 357 Magnum ne lui a laissé aucune chance, en lui dévastant les tripes, un rein, tout le bas-ventre. Fatal bazooka, lui évitant de finir ses jours en tôle ou plus vraisemblablement en hôpital psy. Point final. Brûle en enfer, pourriture !
Clara a été admise en maison de repos pour une cure de sommeil. Sommeil agité aux dires des médecins, cauchemars fréquents, semi-réveils hallucinés avant de replonger dans l’amorphe torpeur. Puis, ma chérie est partie en Bretagne, se requinquer chez son « Parrain Bricole », celui-là même qui avait patiemment restauré le coupé Peugeot avant de le lui offrir.
Je suis rétabli désormais, mes hématomes se sont évanouis, même mon nez ne me fait plus mal. Mes côtes encore un peu, quand je ris. Ce qui ne m’arrive pas. Ces trois semaines sanselle sont un calvaire. Bien sûr, nous nous sommes téléphoné, nous avons visio-conférencé. Conversations laborieuses, prudentes, malhabiles, où l’un et l’autre avons fait bien attention à ne pas réactiver nos angoisses. Puis, peu à peu, nos désirs ont refait surface, l’envie, le besoin, l’absolue nécessité de nous retrouver s’est imposée. Nous avons fait de notre mieux, mais les tendresses à distance atteignent rapidement leurs limites. Et nous nous refusions à sombrer dans une sordide télé-baise à distance.
Hier ...
... soir, pas de mots doux, pas de serments enflammés. Clara voulait parler. Me raconter. Se raconter. D’une voix blanche, atonique. Tout, tous les détails, elle ne m’a rien épargné des sévices qu’il lui avait fait subir. La séance de pose notamment. L’histoire du tableau. En détail. Sans m’épargner précisément un seul détail. En l’écoutant, je regardais régulièrement l’huile accrochée sur ma droite, la trouvant plus laide, plus horrible à chaque coup d’œil. Insupportable témoignage, immonde preuve de la folie de Tony.
Lorsqu’elle avait achevé son triste récit, je mettais levé, j’avais décroché l’œuvre maudite et revenant vers la caméra, j’avais présenté l’arrière du cadre à Clara : je ne voulais pas lui imposer la vue de cette horreur. À coups de cutter, j’avais lacéré, méticuleusement déchiqueté, confettisé la toile avant finalement d’en briser le cadre de bois sur le plat de ma cuisse.
Clara m’avait offert alors un timide et triste sourire, seule façon pour elle d’approuver mon acte.
J’avais alors pensé que notre communication du jour allait s’arrêter là, mais Clara s’était redressée sur son siège et d’une voix résolument plus ferme, elle avait expliqué :
— J’ai une part de responsabilité dans toute cette histoire. Du moins, je me dis que j’aurais dû réagir plus tôt. Mais quand, à quel moment ? Dès ses premières colères ? Certains ont le vin triste, d’autres l’ont gai, Tony l’avait mauvais. Était-ce une raison pour le quitter dès cet instant ? Je sentais, c’est vrai, ...