1. Anne au Congo


    Datte: 03/02/2018, Catégories: Non Consentement / À contre-cœur Auteur: byJipai, Source: Literotica

    ... réfléchir à sa situation. Pouvait elle tenter une sortie? Pour aller où? Retrouver son mari? Où était il à cette heure, encore à l'ambassade? Pouvait elle prendre le risque de circuler dans cette ville à feu et à sang? Toutes les réponses qu'elle pouvait se faire à elle-même étaient négatives et approfondissaient son désespoir, elle était dans cette chambre prisonnière, seule face la monstruosité et la barbarie.
    
    La journée fut longue, ponctuée de cris dehors, de coups de feu d'intimidation. Les miliciens devenaient à chaque instant plus pressants, le ton montait entre les boys et les jeunes gens armés qui faisaient le pied de grue devant la porte. Anne sentit la nervosité montante de son personnel, à plusieurs reprises elle s'était prudemment approché de la fenêtre et avait regardé le jardin. Les hommes étaient regroupés près du portail et discutaient de façon de plus en plus véhémente à grand renfort de gestes et de mimiques.Elle considéra le grand portail métallique et se demanda jusqu'à quand ils le tiendraient clos.
    
    Les heures étaient interminables, le ciel toujours chargé de nuages menaçants et l'atmosphère irrespirable. Sous le toit de tôles, Anne souffrait le martyr baignant dans une sueur acide sans pouvoir même prendre une douche qui aurait révélé sa présence. Elle tira quand même un peu d'eau dont elle imbiba une serviette et se lava sommairement.
    
    Le jour s'étira et la pénombre du soir vint enfin, mais Anne se demandait de quoi demain serait fait. La nuit ...
    ... africaine ranima des fantasmes de peurs affreuses qui la laissèrent paralysée sur le lit. Comme la nuit précédente, Anne ne dormit pas, elle resta allongée les yeux fixant le plafond. Les cris au dehors s'étaient tus, Anne ne s'en rendit pas compte tout de suite mais peu à peu cette réalité la pénétra petit à petit. Elle se leva et s'approcha de la fenêtre, elle ne vit rien dans la nuit, pas une ombre, pas un bruissement qui aurait révélé une présence. Elle regarda mieux ses yeux s'habituant à l'obscurité et vit que le jardin était vide. Elle paniqua soudain, où était le personnel, Amadou et les autres?
    
    Elle se sentit vidée de toute substance, ses jambes plièrent sous elle et prenant appui sur le mur, le souffle court, elle intégra cette évidence, ils avaient pris la fuite.
    
    Ses dents se mirent à claquer, ses mains tremblaient, elle gémit malgré elle cherchant dans le noir une sortie qui n'existait que dans sa peur panique.
    
    Anne tomba et perdit connaissance.
    
    *
    
    Des coups de feu, des cris, des hurlements, des coups portés sur de la ferraille qui cède, Anne ouvrit les yeux et instantanément pris conscience de ce qui se passait. Sa joue contre le bois du plancher elle resta immobile, vivant avec une acuité toute particulière la progression des insurgés dans la propriété. Elle sentait leurs pas dans le jardin quand ils approchaient la piscine. Elle sentit bien que certains avaient contourné la maison et entraient dans l'office réservé au personnel. Il y eut un bruit ...
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