1. L'Algérie (9)


    Datte: 16/02/2023, Catégories: Gay Auteur: Calinchaud, Source: Xstory

    ... comprendre Marc, c’est le poids d’une culture ancestrale, remplie de traditions, de tabous, de préjugés, de religion et d’interdits.
    
    — Farid... Tu ne crois pas que notre soi-disant si belle religion chrétienne ne soit pas bourrée d’autant de limites.
    
    — Je sais Marc, mais pas autant.
    
    — Ce dont je suis sûr, c’est que, quelles que soient nos origines, elles m’empêcheront jamais de vivre heureux avec celui que j’aime.
    
    — Rachid ?
    
    — Oui.
    
    — J’ai envie de toi Marc, envie de faire l’amour avec toi, même si je sais que ton cœur ne m’appartiendra jamais et ce n’est pas ce que je cherche.
    
    J’aimais cet homme, pas d’amour, mais de tendresse, d’une affection sans borne et je savais que j’avais été capable de lui procurer un plaisir, à ma grande stupeur lors de notre première fois, qu’il ne pouvait savourer que rarement. Je me suis donné à lui avec fougue pour sceller notre complicité si riche.
    
    Le lendemain matin, il est arrivé avec un plateau de petit-déjeuner bien fourni, café, crêpes, genre de brioche, tartines avec du miel, que j’ai dégusté avec avidité.
    
    Il me regardait manger avec un regard doux, protecteur, juste une simple caresse sur mes joues, sa main sur ma cuisse, sans intention aucune.
    
    Une fois le plateau enlevé, ses yeux se sont dardés sur moi, et je me suis jeté dans ses bras en pleurant tous les sanglots de mon corps. Rien ne parvenait à me calmer... A sécher ce flot intarissable... Hoquetant, tremblant, me calmant, et repartant aussi sec à ...
    ... pleurer, déversant toutes les larmes que mon corps pouvait produire, jusqu’à son complet tarissement.
    
    — On retourne à Oran demain, et dans trois jours, je rentre à Nice... Je peux pas Farid... Je peux pas... !!!
    
    Il m’a pris dans ses bras puissants, m’a foutu sous une douche froide d’abord, puis progressivement tempérée en m’intimant l’ordre de me préparer pour aller rejoindre Rachid et Karim qui m’attendaient, sous la tonnelle du parc.
    
    Je me suis avancé à pas lents vers eux, contemplant tout ce que j’allais perdre dans quelques jours, les yeux rivés sur l’homme que j’aimais, que j’adulais, que je vénérais et que j’allais perdre très bientôt.
    
    Il s’est approché de moi, me prenant dans ses bras sous les yeux bienveillants de son père et m’a serré tellement fort contre lui que mes pleurs n’ont pu surgir.
    
    Karim a approché un café de moi sur la table et s’est mis à me parler, avec son sourire... indéfinissable.
    
    — Dis-moi Marc, j’ai un projet en tête et j’aurais bien besoin de toi pour le réaliser... Pourrais-tu m’aider ?
    
    — Ma foi, si je peux, avec plaisir Karim.
    
    En lui répondant dans un état second.
    
    — Je voudrais mettre en place un échange scolaire, puis après universitaire, avec la France. Accueillir des Français dans notre pays pour en découvrir la culture et la langue, et faire bénéficier aussi les jeunes de notre pays... Qu’en penses-tu ?
    
    — Mais... Mais... C’est génial ça... Quel merveilleux rapprochement entre nous avec des jeunes peu impliqués dans le ...