1. Relation toxique (10)


    Datte: 16/02/2023, Catégories: Lesbienne Auteur: simson3, Source: Xstory

    ... Me pardonneras-tu? Où que tu te trouveras, chérie, aie pitié de moi!
    
    La seule réponse qui s’offrit à la femme-médecin fut de nouvelles larmes provenant de deux yeux clos et immobiles. Sa confession complétée, elle s’empressa de plaider sa cause auprès de son patron :
    
    - Docteur Gauthier, je vous en supplie! N’y a-t-il pas un moyen de faire autrement? De nouveaux tests, une réévaluation?
    
    - Je regrette infiniment, Alicia, lui répondit le sexagénaire d’un air à la fois compatissant mais déterminé. Bien qu’elle soit dure, je suis tenu par la loi de m’y conformer. Le Gouvernement ne veut plus tolérer de déficits dans le réseau.
    
    L’homme ajouta, cachant difficilement son malaise :
    
    - Le neuropsychologue veut d’ailleurs faire l’étude de son cerveau. Les cas de grossesse en traumatologie ont besoin d’être davantage documentés sur le plan neurologique.
    
    - Je suis médecin, Docteur Gauthier, voulut fermement s’interposer la femme, et j’ai des raisons de croire que vous faites une erreur. Je m’oppose à cette procédure!
    
    - Je sais ce que tu ressens, Alicia : ma propre sœur a subi le même sort il y a quelques mois. Ce règlement est cruel, j’en conviens, mais tu n’ignores pas que tu n’as pas voix au chapitre ici puisque ton lien affectif entre en conflit avec ta pratique médicale. Dois-je te rappeler notre code de déontologie?
    
    - Mais Sophie entend, j’en suis certaine! Elle m’a comprise lorsque je lui ai parlé il n’y a pas une heure! Elle verse des larmes! Son rythme ...
    ... cardiaque augmente! Elle comprend ce qu’on lui dit!
    
    L’homme retourna à son poste informatique et consulta, via le réseau de l’établissement, les notes électroniques relatant les derniers soins dispensés à l’endroit de Sophie Durocher.
    
    - C’était fort probablement un épanchement de larmes artificielles que tu as remarqué lors de ta visite, car à ce moment l’infirmière venait justement de lui en faire une instillation.
    
    Cette assertion reçut une réponse acerbe de la part d’Alicia, la femme laissant cette fois-ci éclater sa colère et son indignation :
    
    - Les larmes artificielles ne sont pas salées, Docteur Gauthier, contrairement à celles que j’ai goûtées! Avec tout le respect que je vous dois, Docteur, laissez-moi vous dire que vous n’êtes rien d’autre qu’un abruti de fonctionnaire!
    
    Ayant rapidement tourné les talons, c’est en claquant violemment la porte qu’elle s’éclipsa du bureau.
    
    - Je sais, Alicia, soupira l’homme demeuré seul dans son bureau. Et un exécutant incompris… Merde!
    
    L’homme se rassit et déposa ses lunettes sur sa table, maudissant avec amertume ses responsabilités.
    
    ***
    
    L’atmosphère régnant ce fatidique matin dans le cubicule numéro 4 de l’unité des Soins intensifs avait tout d’un salon funéraire : tout autour du lit dans lequel reposait Sophie Durocher avaient été déposées des fleurs embaumant cette ambiance de grande tristesse. Le chuintement régulier du respirateur artificiel de même que les discrets signaux provenant des moniteurs ...
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