1. Relation toxique (10)


    Datte: 16/02/2023, Catégories: Lesbienne Auteur: simson3, Source: Xstory

    —Qu’est-ce que je fais ici? Qu’est-ce qui m’est arrivé? J’ai l’impression d’être prisonnière d’un carcan qui m’empêche de bouger. Mon corps n’est que lourdeur et douleur. Une oppression s’abat sur ma poitrine que chaque respiration semble vouloir déchirer. Cathy, c’est bien toi que j’entends? Au travers de tous ces murmures et de ces chuchotements, je crois reconnaître ta voix. Oui! j’aperçois ton ombre, dans le flou de cette vision surréaliste, quand, je ne sais par quelle force, s’ouvre mon œil. Je ne peux dire si je rêve ou si je… Si tu savais comme j’ai mal, par moments! C’est si rassurant d’entendre ta voix! Parle-moi encore, Catherine, redis-moi encore tes beaux mots d’amour. Reste auprès de moi. Combien j’aimerais pouvoir te dire aussi que je t’aime!
    
    ***
    
    Jour après jour, Catherine tenait compagnie à Sophie, lui prodiguant soins et attentions tout en veillant sur elle. Inlassablement elle se tenait à l’affût de toute manifestation de réveil ou de signe de motricité de la part de sa patiente comateuse :
    
    - Sophie, je suis là! Serre ma main si tu m’entends, ma cocotte! Allez, ma belle, serre ma main!
    
    Ayant terminé ce matin-là de mobiliser la jeune femme intubée et ventilée artificiellement, et soudainement alertée par le moniteur cardiaque qui s’affolait de nouveau, Catherine tentait désespérément d’obtenir une quelconque réponse de la part de celle qui était maintenant au cœur de ses préoccupations.
    
    - Je suis sûre que tu m’entends! fit-elle en essuyant des ...
    ... yeux larmoyants sur un visage devenu impassible.
    
    Soupirant de dépit, l’infirmière décrocha son clipboard et nota ses observations.
    
    -Elle connaît des périodes de semi-réveil, j’en suis certaine! se mit-elle à penser,mais elle ne manifeste aucun signe neurologique périphérique. Tous ses membres demeurent atones. Ses pupilles réagissent par contre de façon normale à la lumière.
    
    Deux autres semaines étaient passées. C’est avec une conviction et une motivation mitigées qu’Alicia vaquait à ses occupations d’urgentologue. Plusieurs fois, le jour, on pouvait l’apercevoir au chevet de son amoureuse meurtrie, lui adressant de douces paroles en espérant vainement de la part de l’autre une réponse ou un quelconque signe d’espoir.
    
    La femme aux cheveux d’ébène trouvait néanmoins un certain réconfort dans les bras de Louise-Josée. C’est à l’insu de Catherine qui cohabitait maintenant dans la pièce occupée par Sophie aux Soins intensifs qu’Alicia passait maintenant ses nuits à l’hôtel en compagnie de celle auprès de laquelle elle trouvait un peu de consolation. Ignorant combien de temps durerait cette illégitime liaison avec l’endocrinologue-intensiviste, elle souhaitait tout de même, d’un certain côté, en voir éventuellement arriver le terme afin de se reconsacrer en exclusivité à sa petite biche d’amour, une fois celle-ci rétablie. Dans l’intervalle, elle ne pouvait nier le fait qu’elle appréciait au plus haut point la compagnie de Louise, cette femme à l’avidité perverse qui ...
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