1. Ainsi va la vie


    Datte: 07/02/2023, Catégories: fh, extracon, Collègues / Travail amour, cérébral, Oral fsodo, confession, mélo, nostalgie, regrets, extraconj, Auteur: Patrick Paris, Source: Revebebe

    ... seule aujourd’hui à Toulouse, dans la maison de ses parents, elle y est retournée après le divorce. Elle aussi est à la retraite depuis plusieurs années.
    
    On échange quelques coups de téléphone. J’aime entendre sa voix, elle parle, elle parle, un vrai moulin à paroles. Je me souviens que déjà, j’avais du mal à l’arrêter quand elle voulait me raconter quelque chose.
    
    J’aimerais bien la revoir, elle hésite. Nous habitons loin, nous savons tous les deux que c’est impossible.
    
    Nous nous parlons sans aucun détour. Au fil de nos messages, sans fausse pudeur, on évoque nos vies, on se raconte nos illusions, nos problèmes, nos joies. Elle devient ma confidente, moi son confident.
    
    Elle a eu un copain pendant quelque temps après son divorce, rien de sérieux. Elle ne voulait plus de vie de couple.
    
    Nos échanges sont de plus en plus personnels, parfois même un peu coquins, rappels de nos escapades, de nos ébats, de nos émois. Elle avoue m’avoir aimé comme jamais elle n’a aimé personne.
    
    Si elle n’avait pas été mariée… Si elle avait divorcé… Si je n’avais pas changé de travail … Si je ne m’étais pas marié… Nostalgie quand tu nous tiens.
    
    Parfois, on s’écrit tous les jours, puis silence pendant un mois, parfois plus. Pendant plus de deux ans jusqu’au jour où, silence… Mon petit coucou est ma dernière tentative, inutile d’insister.
    
    Je me fais une raison, elle a dû rencontrer un homme avec qui partager sa solitude. Elle est passée à autre chose. On ne vit pas dans le ...
    ... passé.
    
    ---oOo---
    
    Sans réponse de sa part, petit à petit je l’oublie. Elle redevient souvenir de jeunesse. Ma vie est ailleurs.
    
    Un jour, je reçois un long message d’un correspondant inconnu, je le parcours rapidement pour savoir qui me l’envoie, la fille de Liliane.
    
    Elle m’annonce que sa mère est décédée il y a six mois. Elle était gravement malade, une maladie incurable, elle savait qu’elle était condamnée. Elle a lutté plusieurs années, la maladie l’a rattrapée. Je suis triste. Toujours discrète, elle ne m’en avait jamais parlé. À travers ses messages, il la voyait souriante, optimiste.
    
    En rangeant ses affaires, sa fille a trouvé les trois lettres que je lui avais envoyées, lui disant tout mon amour. Liliane les avait conservées, avec une petite photo découpée dans le journal de l’entreprise, ma présentation quand je suis rentré, un peu avant notre rencontre. Elle savait qu’elle violait l’intimité de sa mère, mais la curiosité a été la plus forte. Elle les a lus, elle a compris.
    
    Sur son ordinateur, Liliane ne mettait jamais de mot de passe. Pour en savoir plus, sa fille a recherché nos échanges que Liliane conservait précieusement. Nos messages, le plus souvent anodins, relataient notre amour passé, évoquaient nos ébats, le plaisir que nous avions partagé. Elle a compris que sa mère avait été amoureuse, d’un amour entier, absolu, alors qu’elle était petite fille, qu’elle n’avait que 8 ans.
    
    Dans ses souvenirs d’enfant, elle se rappelait m’avoir vu une fois, un ...
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