1. Don Juan féminin (1)


    Datte: 06/02/2023, Catégories: Lesbienne Auteur: Faunus, Source: Xstory

    ... enfin apercevoir le visage de la personne qui était en face d’elle. Un visage jeune des chevaux bruns relativement courts et suffisamment longs pour qu’elle puisse encore hésiter sur le genre. Le visage lui faisant face étant renfrogné, elle se dit que pour éviter que cela dégénère il valait mieux ne pas insister. En haussant les épaules, elle reprit sa marche.
    
    — Hé ! C’est parce que je suis jeune que vous êtes aussi méprisante.
    
    Le ton courroucé l’empêchait d’en être certaine, cela la fit sourire. Une main volontaire venait de la prendre par le coude pour la contraindre à se retourner. Les mouvements conjugués la renseignèrent sur la personne. La chemise relativement ample venait de laisser apparaître l’espace d’un instant le haut d’un petit sein rond tenu par un bonnet de soutien-gorge. Une découverte qui la fit sourire, celle qui râlait était une jeune femme au visage bien dessiné.
    
    — Oui ! Je vois, en plus cela vous fait rire !
    
    — Mais non ! Je viens juste de me rendre compte que vous êtes une fille. Jusque là, je m’interrogeais. Il n’y a pas de mal à ça, enfin je le suppose.
    
    — Ouais ! Sauf que je pue...
    
    — Mais non, ce n’est pas ce que j’ai dit, je soliloquais, je me parlais à voix haute des bonnes odeurs printanières.
    
    — Et en plus, vous me prenez pour une véritable gourde. Pourquoi pas, pour une illettrée, tant que vous y êtes ?
    
    Gaëlle se mit à rire, cette jeune femme lui devenait sympathique. Elle leva les mains en signe d’apaisement. Un geste qui ...
    ... visiblement avait mal été perçu et provoqua le contraire de l’effet désiré. Elle n’eut que le temps de saisir les poignets de la jeune femme qui venait de s’avancer comme une furie. L’échange houleux n’avait pas échappé au garde champêtre qui se précipita vers elles.
    
    — Il y a un souci, madame Dubois ?
    
    La présence de l’employé municipal eut pour effet immédiat de calmer la jeune femme. La sentir se détendre lui permet de répondre.
    
    — Non, ce n’est pas bien grave, notre jeune amie est un peu impulsive. Je pense que cela va aller. Merci pour votre intervention.
    
    — De rien madame. Avec plaisir, je ne fais que mon travail.
    
    Pour confirmer, ce qu’elle venait de dire Gaëlle en souriant libéra les deux poignets pendant que le garde champêtre s’éloignait.
    
    — Je pense que notre discussion est terminée. J’espère que nous n’aurons plus l’occasion de nous croiser. Au revoir mademoiselle.
    
    En souriant, elle tourna le dos à son interlocutrice pour reprendre son chemin, un moment interrompu. Elle s’éloignait tout en se disant qu’elle venait d’employer un mot suranné. Ce mot mademoiselle était obsolète depuis quelques années. Il avait été mis au rebut. Écarté pour soi-disant ne pas ostraciser les femmes. Cette pensée lui fit élargir son sourire. Elle n’avait parcouru que quelques mètres quand elle s’entendit héler.
    
    — Attendez ! Je voudrais m’excuser.
    
    Elle fit celle qui n’avait pas entendu et poursuivi son chemin.
    
    — S’il vous plaît ! Accordez-moi quelques minutes. Juste ...
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