1. Le mas


    Datte: 28/01/2023, Catégories: f, fh, médical, religion, poilu(e)s, campagne, Masturbation caresses, pénétratio, fdanus, init, nostalgie, Humour voisins, Auteur: radagast, Source: Revebebe

    ... livrés demain en camionnette, par le magasin.
    
    Le soleil commence à s’enfoncer derrière les collines, dans un virage je suis éblouie, la voiture dérape et je me retrouve à moitié dans le fossé. Heureusement que je ne roule jamais vite sinon, adieu, ma jolie. Je sors difficilement et fais le tour du véhicule pour constater les dégâts. La carrosserie est bien un peu rayée et cabossée, mais des rayures se rajoutent à d’autres rayures. Ma conduite automobile laisse à désirer. Un des pneus n’a pas supporté le choc et dans la position où se trouve mon bolide, impossible de réparer. Me voici en rade à cinq kilomètres de chez moi, la nuit va tomber et rares sont les automobilistes qui passent sur cette route perdue.
    
    Une seule solution, prendre quelques victuailles et rentrer à pied. Demain, j’appellerai un garagiste. La galère ! À peine suis-je en train de me préparer un sac que j’entends un bruit de moteur. Je mets les feux de détresse et regarde arriver un hypothétique Saint Bernard… ou Saint-Christophe.
    
    Un tracteur antédiluvien sort du virage, conduit par le plus étonnant des personnages. Une sorte de gros ours avec un béret sur la tête. Un Marcel sur le torse, un short en jean, aussi troués et tachés l’un que l’autre, et des poils de partout, sur le menton, les bras, les jambes, les mains. Une touffe de poils ambulante.
    
    — Sssoirrr ma tit’dame, vous avez des ennuis ?
    — Crevé, sortie de route, peux pas réparer.
    
    Je m’exprime en morse, tellement je suis soulagée. ...
    ... Puis un peu moins rassurée. Le bestiau qui descend de son tracteur fait au moins le double de ma taille et doit être aussi large que haut. Il me parle avec un accent à couper au couteau et une voix de basse sortie du gouffre de Padirac.
    
    — Z’en faites pas, vais vous dégager de là et vous aider à channnger la rrroue.
    
    Il rajoute une dizaine deRRRR et deNNN à chaque mot. Il possède des mains comme des battoirs, les cheveux lui tombent aux épaules, roux avec des reflets gris. Une barbe de trois jours et des yeux bleus, comme la mer autour des îles sous le vent, de fines pattes d’oies lui décorent le regard.
    
    Il me semble encore plus poilu de près, certaines de mes connaissances appréciant le style rustique l’adopteraient illico. Il sort un câble d’un fouillis sous son siège, attache la voiture au tracteur, et en un tournemain elle se retrouve sur la route. Il farfouille dans mon coffre pour récupérer la roue de secours et le cric.
    
    — Ben dites donc, vous vous lancez dans la connnssstrrrruction, plaisante-t-il en voyant mes achats.
    — C’est pour remettre en état ma maison.
    — Vous habitez dans le coingue ?
    — Au Mas Thurbé.
    — Savais pas qu’elle était en vente, z’avez acheté ? me demande-t-il en tournant la manivelle.
    
    En voyant ses bras, je me dis qu’il n’a pas besoin de cric !
    
    — Non, c’est chez moi, c’était la maison de ma grand-mère.
    
    Il s’arrête, se relève et me regarde intensément. J’ai dû dire un truc qu’il ne fallait pas. Il va me sauter dessus.
    
    — Adèle ? ...
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