Petits meurtres entre conjoints 2 - Abigail et Richard
Datte: 29/12/2022,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Laetitia sapho, Source: Hds
Abigail Johnson sirote sa Piña Colada en se disant qu’elle aurait mieux fait de commander une Margarita.
Elle est installée sur la terrasse de l’hôtel Tonton Macoute, qui domine la baie de Port-au-Prince.
Haïti n’est pas l’escale rêvée pour un bateau de croisière tel que le Bellissima of the Seas.
L’île, sur sa partie haïtienne, n’est pas vraiment touristique. L’hôtel Tonton Macoute est un des rares établissements de standing du secteur. Il se trouve sur les hauteurs de la ville.
La grande majorité des touristes du Bellissima ont préféré rester à bord pour profiter des infrastructures et activités offertes par le navire : piscines, casino, cinéma, soirées dansantes, buffets débordant de nourriture et tutti quanti. Heureusement, car il ne restait que quelques chambres disponibles seulement au Tonton Macoute.
Abigail, elle, a souhaité descendre sur la terre ferme.
La croisière avait commencé sous les meilleurs auspices à Miami. Ils ont rejoint Nassau aux Bahamas, puis les Îles Turks et Caïques, puis Antigua et Barbuda, ont suivi la Barbade, les îles Grenadines ainsi que Trinidad et Tobago, ensuite, ils devaient remonter vers la Jamaïque, contourner Cuba et revenir à Miami.
C’est entre Trinidad et Tobago et la Jamaïque que le Bellissima of the Seas a dû changer sa route et accoster à Port-au-Prince, afin d’éviter la tempête tropicale Cindy-Kimberley, apparemment, assez virulente.
Abigail est morose. Port-au-Prince, quel trou. Elle est en train de se dire ...
... que ça a l’air beau, mais parce qu’on est loin, qu’on est en hauteur et qu’on voit la mer. C’est trompeur, de près, c’est moche et sale. De plus, la ville n’est pas sûre, on lui a déconseillé de sortir après le coucher du soleil. D’ailleurs, sur le trajet entre le port et l’hôtel Tonton Macoute, elle a surtout vu des cahutes sans intérêt. Rien à voir ici. Si elle avait su, elle serait restée sur le rafiot.
Si Abigail a choisi de venir à Port-au-Prince, c’est surtout pour suivre John Robinson, le troisième officier de bord qui devait accompagner les passagers souhaitant descendre à Haïti. Accessoirement, John lui servait d’amant entre deux escales, depuis la traversée entre la Barbade et Trinidad et Tobago.
En dehors de cela, Abigail a fait « son marché », à chaque île visitée à la recherche de quelques vigoureux jeunes hommes autochtones, nombreux à la descente des bateaux, attendant les riches américaines comme elle. Elle a encore en mémoire Antigua. Enfin façon de parler, vu qu’elle n’a pas vu grand-chose de l'île, puisqu’elle a passé le temps de l’escale chez un jeune caribéen gâté par la nature.
Après tout, c’est bien de la faute de Richard son mari, tout ça. S’il l’avait accompagné, comme prévu pour cette croisière, sûrement qu’elle n’aurait pas eu ces aventures. Enfin, pas toutes du moins.
Mais voilà, une fois de plus Richard a annulé au dernier moment. Trop de travail, paraît-il.
Paraît-il !
« Mon œil, trop de travail … Il n’avait pas envie de faire ...