Petits meurtres entre conjoints 2 - Abigail et Richard
Datte: 29/12/2022,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Laetitia sapho, Source: Hds
... réfléchit trente secondes :
- J’ai les ongles courts, mais laisse-moi deux minutes, je vais dans la salle de bain me couper une mèche de cheveux. Et pour finir, quand tu auras piqué ta poupée et qu’il ne se sera rien passé, tu fais tes valises et tu dégages à Santa Monica, jusqu’au divorce.
Richard est revenu au bout de cinq minutes avec à la main une mèche de cheveux :
- Tiens, qu’on en finisse …
- Qu’on en finisse oui, dit Abigail.
Elle enfonce la mèche dans la cire de la poupée, pétrit et malaxe bien le tout comme lui a expliqué la vieille à Haïti. Elle prend l’aiguille et avec un grand sourire, l’enfonce dans la poupée et la traverse de part en part.
Abigail se fige et pousse un long cri strident. La douleur se lit sur son visage. Elle lâche la poupée et l’aiguille qui tombent au sol. Elle se tient le ventre au niveau du nombril. Là précisément où elle a piqué la poupée juste avant.
Elle s’écroule dans un dernier râlement au sol et après quelques convulsions, son corps est devenu inerte.
Après ...
... avoir vérifié son pouls, Richard a ramassé la poupée, l’a observé attentivement et dit :
- Finalement, ça marche ces conneries … J’ai bien fait de me méfier et d’assurer le coup, se dit-il.
En effet, dans la salle de bain, au lieu de se couper une mèche comme il l’a dit à Abigail, il a rassemblé les cheveux de son épouse, enfin de son ex- épouse, pris sur sa brosse à cheveux, il les a taillé à la bonne longueur, pour faire croire que c’était les siens, ils sont bruns tous les deux (enfin, il est brun et elle l’était aussi !), il les a rassemblé en ce qui ressemble à une mèche, qu’elle s’est empressée de mettre à l’intérieur de la poupée.
Le médecin qui a autopsié le corps d’Abigail a conclu à un arrêt cardiaque. Aucune lésion n’était apparente sur le ventre de la morte.
Qui est pris, qui croyait prendre ….
Cette petite histoire est une libre interprétation (très libre), d’une nouvelle d’un auteur américain, Fredric Brown (oui Fredric et non pas Fréderic), tirée d’un recueil paru en 1958, Lune de Miel en Enfer.