1. Alors, enfin heureuses ?


    Datte: 14/12/2022, Catégories: fh, Collègues / Travail telnet, amour, caresses, Oral pénétratio, lettre, Humour Auteur: Amarcord, Source: Revebebe

    ... être plombés cette année, avec la fermeture probable des cafés et restaurants.
    — Et alors ?
    — Et alors, le fonds d’investissement propriétaire est lui-même dans la merde. Des prises de participation hasardeuses. À court de liquidités. Cette année, ils ont honteusement pompé du fric depuis le fût de la brasserie, j’en ai la preuve. Si un acheteur se présentait pour la reprendre, au moment où elle ne leur rapportera plus un rond, ils vont s’empresser d’accepter.
    — Et ton banquier a un acheteur ?
    — On dirait bien. Un investisseur anonyme. Et pas naïf. Il proposerait un prix bien inférieur à celui qu’ils ont eux-mêmes déboursé l’an dernier. Bref, fais-leur peur. Dis-leur que l’équipe de management a les chocottes et cherche à quitter le navire… Que bientôt la boîte ne vaudra dès lors plus un kopeck.
    — Et dans ce cas-là, tu resterais ?
    — Même pas sûr. Il est bien, le jeune Arthur. Il mérite sa chance, comme je l’ai eue voici sept ans. Place aux jeunes ! Je l’aiderai volontiers. En revanche, si les affreux veulent rester propriétaires, pas de cadeaux. Je veux un joli chèque.
    
    Elle se lève, contourne le bureau, s’assied sur le plateau. Juste devant moi.
    
    — Je crois que c’est tout à fait jouable, si tu n’attends pas des montants trop extravagants. Deux ans de salaire contre une clause de non-concurrence et de confidentialité sur leurs manœuvres, ça t’irait ?
    — Je vais faire confiance à ton expérience et tes méthodes, tu m’as tout l’air d’être une vraie professionnelle.
    — ...
    ... C’est un compliment, ou ça veut dire que je suis une pute ?
    — On l’est tous un peu, par les temps qui courent, Hélène.
    — Pourquoi tu crois que je suis devenue coach en ressources humaines ? Douze ans de carrière brillante, jusqu’à ce qu’ils me trouvent soudain trop chère, moi aussi. J’ai négocié moi-même mon départ, et plutôt bien. J’en ai fait mon nouveau métier. Il y a un vrai marché à satisfaire, crois-moi.
    — Le fameux« golden handshake », le parachute doré.
    — Golden peut-être, mais l’image de la poignée de main… Disons que dans mon cas, ce fut plutôt un joli coup de pied au cul doré.
    — Quel gâchis, on aurait plutôt des envies caressantes.
    — Une inspiration pour ton prochain texte érotique ?
    — Vous êtes vraiment perspicace, LN23.
    
    Elle rougit à peine.
    
    — Tu m’avais reconnue ? J’aime bien ta prose, Amarcord.
    — Et moi j’admire le tien. Il m’a tout l’air ferme, harmonieux, émouvant.
    
    Elle ramène lentement une jambe vers le plateau du bureau, et c’est moi qui ai tout à coup envie de lâcher un « oh, merde, tout de même ! »
    
    — Et là, ça te plaît, ce que tu lis à l’instant ?
    — Magnifique. Bouleversifiant. Érotisme torride, tendre amour, bon scénario, style, humour. Tu coches toutes les cases.
    
    Je sais à quoi tu t’attends, cher lecteur-évaluateur. Bien entendu, sous son tailleur strict de femme à poigne serait cachée une femme à poil, c’est ça, avoue-le ! Eh bien non, pas de buisson ardent ni de grotte ruisselante, aucune métaphore à la con, ni de con qui m’est ...
«1...3456»