Réconfort et vieilles dentelles VIII. Martine (ou la coquine qui cachait bien son jeu) (1)
Datte: 10/12/2022,
Catégories:
BDSM / Fétichisme
Auteur: Docsevere, Source: Xstory
... fois une personne chez elle et avec qui parler – devait lui changer son état d’esprit (du moins pour la soirée), car elle s’animait progressivement, arrivait même à sourire même si la conversation dévia vite sur sa vie sentimentale récente qui était pour l’essentiel le motif de sa souffrance et qui provoquait en elle un sentiment d’échec, d’impasse : cette relation ne l’avait menée nulle part, ne l’avait conduite qu’à entretenir sa souffrance.
- Je comprends, lui dis-je, on dit toujours qu’il vaut mieux être seul que mal accompagné, mais d’un, être seul(e) n’est pas toujours marrant, et de deux, quand on est dans une relation délétère, il est difficile de prendre soi-même la décision d’y mettre fin ; c’est un pas difficile à franchir, surtout quand on est tombé(e) au fond du trou…
— Surtout quand tu essaies, le jour où tu as trouvé un peu de courage, et que le mec insiste, ou te relance, vient te rechercher… et le jour où tu es faible, que tu te sens seule, tu replonges…
— Oui effectivement, je vois ça tout à fait… Même si j’imagine, que pour lui, ça n’est pas marrant de se retrouver seul…
— Enfin, seul… Il est marié : il ne se retrouvait pas seul quand il rentrait chez lui, lui...
— On peut se sentir encore plus seul avec quelqu’un que vraiment seul parfois, tu sais…
— Oui, enfin, c’est quand même différent.
— Oui c’est sûr… et puis c’est son problème » dis-je, réalisant que je parlais comme un psy
— C’est ce que j’allais dire, répondit-elle en ...
... souriant.
Au fur et à mesure de la conversation, elle semblait de plus en plus à l’aise. A l’aise avec moi mais aussi à l’aise avec elle-même, comme si le peu d’attention que je lui portais, mon empathie et ma compréhension lui faisaient non seulement du bien à l’âme mais amélioraient (un peu et transitoirement) son estime de soi. A mon avis, à ce moment, ça devait se limiter à ça : vu son état moral je n’imaginais même pas que je lui inspirasse un embryon de désir ni un commencement d’espoir de début de relation entre nous, fut-elle physique. Son esprit devait être à des années-lumière du moindre désir.
Après un silence, elle me dit :
— C’est bien que tu me comprennes. Toi, tu n’as jamais vécu une histoire comme ça ?
— Non jamais. Je n’ai jamais eu de relation adultère. J’aurais pu, ça n’est pas arrivé, je n’en tire aucune fierté. Mais j’avoue que j’aurais eu peur de vivre une situation comme celle-là, ou de me retrouver avec une sensation de frustration... enfin, de me sentir encore plus seul.
— Enfin, voilà… Tu veux un autre whisky ?
— Euh oui. Mais alors un petit.
On aurait dit que la conversation – ou alors l’alcool que nous buvions de concert – la déridait : je ne dirais pas qu’elle était euphorique mais, malgré les sujets sur lesquels nous philosophions (à vrai dire pas très gais), elle semblait désormais comme planant avec un certain degré d’indifférence, de détachement, comme si elle venait de faire le bilan de sa vie passée, comme si le fait d’en ...