1. Réconfort et vieilles dentelles VIII. Martine (ou la coquine qui cachait bien son jeu) (1)


    Datte: 10/12/2022, Catégories: BDSM / Fétichisme Auteur: Docsevere, Source: Xstory

    ... trente.
    
    - Tu veux aller faire un ciné ? Ou aller quelque part boire un apéro ?
    
    — Oh le ciné... répondit-elle d’un air las. Tu sais ce qui est sorti, en ce moment ?
    
    — Bof… je ne suis pas ça de près… mais pas grand-chose de palpitant apparemment, dis-je en allant dans son sens .
    
    Vu son air peu enthousiaste ça ne servait à rien de la traîner devant le multiplex à côté si c’était pour constater que finalement, il n’y avait rien qui l’intéressait… ni peut-être moi. Ou alors pour découvrir que nous n’avions pas du tout les mêmes goûts (j’ignorais tout de ses goûts, comme tout le reste d’ailleurs : je ne savais rien d’elle), et commencer à nous chamailler - ou arriver à nous mettre d’accord sur un film, mais parce que l’un de nous céderait au souhait de l’autre et s’ennuierait ferme.
    
    — Bon, et un apéro ?
    
    — Ouais, pourquoi pas ? Tu connais un bar sympa ?
    
    — Non, pas dans le coin en tout cas. Je n’ai pas l’habitude d’aller dans les bars, et ça fait bien longtemps que je n’ai pas été dans un bar à cocktails. Pour tout dire ça remonte à mes années d’étudiant - une bonne trentaine d’années.
    
    — Ben si tu veux on peut aller le prendre chez moi ? J’ai des trucs dans mon bar, pas énormément, mais si t’es pas difficile.
    
    — Pas de problème, t’inquiète pas.
    
    Et je faillis ajouter : « Ça sera toujours mieux que de se retrouver tout seul chacun de notre côté... » mais je m’abstins, ne voulant pas rendre l’ambiance encore plus déprimante.
    
    Je la suivis en voiture. Elle ...
    ... conduisait lentement, d’une manière presque hésitante, et je mesurais alors combien elle ne devait pas être très bien dans sa tête depuis des mois.
    
    Une fois chez elle je constatai que je n’avais pas, moi, à me plaindre, vu son appartement. Appartement étant un bien grand mot : à 53 ans vivre dans un petit studio après une vie différente, un peu plus confortable, devait effectivement être déprimant.
    
    Je me demandais même comment elle avait fait pour rester presque deux ans en arrêt maladie dans cette grande pièce plutôt dépouillée.
    
    Et chez elle c’était plutôt le bordel ; je n’avais pas à rougir du mien, en comparaison. Mais il faut dire qu’elle avait peu de meubles. La déco était sommaire, ça ressemblait plus à un endroit où on rentre pour dormir, regarder la télé, dîner : rien du cocon douillet et chaleureux.
    
    Elle m’invita à m’asseoir dans son canapé… enfin là où j’arrivai à trouver une place, en poussant un peu les affaires qui traînaient.
    
    Elle m’offrit un verre, et nous commençâmes une discussion, ayant pris naturellement comme premier sujet de conversation cet appartement.
    
    Elle ne s’excusa pas pour le désordre, ce qui me plut. Après tout, elle assumait, et j’appréciais ce naturel et cette désinvolture, qui n’en était peut-être pas une tout à fait : elle semblait avoir perdu le goût de vivre, l’élan vital, la motivation de faire quoi que ce fut ; elle n’allait pas très bien, voilà ce que révélait l’état de son intérieur.
    
    Mais ma présence – avoir pour une ...
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