U.F.O., c'est "FOU" dans le désordre - Histoires de Sexe

U.F.O., c'est "FOU" dans le désordre

... intéressent, pour trouver des solutions qui pourraient nous convenir.
— C’est vraiment pour ça que vous êtes là ? Vous ne mentez pas ?
— Mentir ? C’est quoi ?
— Ne pas dire la vérité. Dire une chose et en faire une autre. Par exemple, vous dites que vous êtes des scientifiques venus nous observer, mais vous êtes peut-être des militaires venus pour planifier notre extermination…
— C’est étrange que vous puissiez penser cela. Votre cerveau n’est pas si simple que nous le croyions. Nous ne savons pas faire ces choses que vous dites, nous ne savons pas mentir. Parce que nous ne nous parlons pas. Nous lisons la pensée des autres, alors mentir est impossible.
— Bon, admettons. Alors pourquoi ne lisez-vous pas ma pensée ?
— Parce que vos ondes ne sont pas les mêmes que les nôtres. C’est pareil avec plein d’autres peuples de la galaxie. Il faut apprendre leur langue, ce qui est facile, sauf pour les subtilités de langage. Il faut une longue pratique.
— C’est vrai pour nous aussi, le dictionnaire ne suffit pas. Alors on fait quoi maintenant ?
— Faites exactement ce que vous deviez faire avant que nous vous arrêtions.

Je démarre ma petite Clio, leur intimant de boucler leurs ceintures. À six heures du mat, inutile de rester sur les départementales, dès que je peux je rejoins l’autoroute. Station-service, je m’arrête faire le plein et je m’offre un café et un croissant. Mes deux « compagnes » hallucinent déjà de ces pratiques, bizarres pour elles. Je les invite à ne rien ...

... dire, à jouer ce que sont vraiment leurs corps, des étrangères. Heureusement, dans ces stations personne ne se connaît et se fiche royalement des autres. Nous arrivons enfin chez moi, un peu après midi. Présentation de l’appart’, je prépare une grande casserole de pâtes.

— Je vais alimenter mon corps, vous feriez bien d’en faire autant pour les corps que vous habitez. Ils en ont certainement besoin.
— Vous croyez ?
— Oui, les humains ont besoin de manger régulièrement, au moins deux fois par jour.
— Montrez-nous.

Je me goinfre de pâtes délicieuses, bien beurrées et saupoudrées de parmesan. « Elles » goûtent, puis mangent.

— Vous aviez raison, les corps sont ravis.
— Mais, dit l’autre, le mien a des douleurs bizarres dans le ventre…
— Peut-être besoin d’aller aux toilettes, suggéré-je.
— Comment cela ?
— Nous mangeons, les substances nécessaires à l’entretien du corps sont extraites, le reste est rejeté.

Je leur montre les toilettes et… comment on s’en sert. Leurs tronches de cake aux fruits confits me fait marrer, un peu jaune quand même parce que je me dis que ça ne va pas être tout simple cette affaire. L’après-midi, je promène un peu en ville leurs mirettes écarquillées. Dans un bar à jazz, un petit groupe de potes fait un bœuf. Elles n’en reviennent pas de voir les gens taper dans les mains, certains danser. C’est sûr qu’avec leurs pinces, ils auraient du mal à applaudir.

Désolé si j’hésite entre « ils » et « elles ». Je me dis que j’ai droit aux deux ...