1. Conséquences de la crise Covid et d'une prothèse


    Datte: 08/11/2022, Catégories: fh, hagé, médical, amour, Voyeur / Exhib / Nudisme odeurs, caresses, intermast, Oral 69, préservati, pénétratio, confession, nostalgie, rencontre, Auteur: EmmaJm, Source: Revebebe

    Sa voix !
    
    S’il n’y avait pas eu sa voix, elle serait restée une ombre parmi ses semblables, une de ces ombres qui venaient peupler ma chambre lors de mes nuits agitées et fractionnées.
    
    Quelques précisions s’imposent avant de commencer le récit proprement dit, récit véridique aux noms près, pour des raisons évidentes de discrétion.
    
    Je m’appelle Jean-Michel et j’ai soixante-cinq ans. J’ai soixante-cinq ans et un genou, méchamment accidenté quarante ans avant, qui m’a contraint cette année à abandonner rando en montagne, aviron, vélo. Je me suis vengé en le remplaçant par une prothèse titane qui ne devrait plus me faire souffrir.
    
    Me voilà donc dans un centre de rééducation réputé, à 80 km de chez moi… et de ma femme.
    
    Tout serait pour le mieux s’il n’y avait… COVID 19 !
    
    À l’arrivée au centre on m’annonce huit jours de confinement total, c’est-à-dire parqué dans ma chambre de neuf mètres carrés, sans visites autres que l’essentiel : kiné, infirmières et assistantes ou assistants de soins hospitaliers.
    
    Et tout ce petit monde vient me voir en tenue d’apparat : par-dessus les habituels pantalon-blouse pastel, jambes, manches, surchaussures, gants, charlotte et cape en plastique transparent, sans oublier le masque chirurgical et la visière transparente. Les seules qui s’approchent, bien obligées, ce sont la kiné et les infirmières. Pour le contact humain et,a fortiori, les fantasmes d’infirmières, je peux repasser.
    
    La nuit, je presse le bouton d’appel trois ...
    ... ou quatre fois pour qu’on m’apporte un pack réfrigérant à mettre sur le genou : c’est mieux que de se shooter à la morphine, l’opium ou autre antidouleur. Quand j’appelle ainsi, quelqu’un vient et pose dans la pénombre de la veilleuse, le pack sur la table à roulettes qui est à l’entrée et qu’il fait glisser jusqu’à moi : distance respectée. Je dors à moitié, pas un mot d’échangé.
    
    C’est aussi bien ainsi, je suis déshabillé, plus qu’habillé pour cause de chaleur torride et de jambe qui, la nuit supporte difficilement le contact de tissus, qu’il soit de drap ou de pyjama. J’ai la vague impression que ce n’est pas la même personne qui vient chaque fois.
    
    Et puis une nuit, pour mon premier appel, l’habituelle silhouette indistincte entre accompagnée… accompagnée d’une voix et quelle voix !
    
    — Bonsoir, vous avez un souci ?
    
    Comment une voix peut-elle être à la fois chuchotée et chaleureuse et manifester que la personne est vraiment concernée, soucieuse de l’autre ?
    
    —(un blanc) Heu… non c’est juste pour m’apporter un pack de froid.
    — Oh, vraiment désolée, je n’ai pas fait le lien entre vous et les consignes. Je vous l’apporte.
    
    Elle part pour revenir bien vite et pose le pack sur la table, tout près de mon lit, puis juste avant de sortir :
    
    — Encore désolée. Vous n’avez besoin de rien d’autre ?
    —(nouveau blanc). Non, besoin de rien et… inutile de vous excuser, il n’y a pas de problème.
    
    Elle s’en va. J’équipe mon genou avec le pack de froid et j’essaie de me ...
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