Un homme à la mer
Datte: 18/10/2022,
Catégories:
fh,
inconnu,
plage,
amour,
dispute,
pied,
Oral
pénétratio,
portrait,
occasion,
Auteur: Amarcord, Source: Revebebe
... cette fois de lui avouer qu’elle sent merveilleusement bon, et que ça lui donne une folle envie de baiser. Il la fait plutôt danser dans les cases qu’il trace au crayon, où elle virevolte, donnant aux scénarios les plus sommaires et les plus banals de son quotidien une touche de magie inespérée.
Un gosse s’est approché, intrigué.
— Tu fais quoi ?
— Je me raconte l’histoire de la plus jolie des fées. Tu aimes ça, les histoires ? Tu aimes qu’on t’en raconte ?
— J’aime pas quand elles font peur, des fois. Elle s’appelle comment, la fée ?
— Lou. C’est joli comme tout, non, tu ne trouves pas ?
— Comme le loup ? Elle va pas te manger ?
— Elle peut me croquer de ses quenottes, si elle veut. Mais elle est trop douce pour ça. Je ne la fuis pas, je la recherche, avec mon crayon.
— Tu la cherches où ça ?
— Tu connais la chanson ? « Promenons-nous dans le bois, en priant pour que ma Lou y soit… Lou, Lou, es-tu là ? »
— Maman, t’as vu, le monsieur, il dessine une madame toute nue, rigole le môme.
La mère tire le gamin par le bras, tout en jetant à Bastien un regard réprobateur. Il s’en amuse, et poursuit son esquisse. Ce ne sont pas vraiment des dessins qu’il exécute là, ce sont autant de petites déclarations d’amour. Tout à l’heure, quand elle sera de retour, il ne reviendra pas sur l’incident, il ne lui présentera pas d’excuses ni de regrets. Il cachera les feuillets dans le sac de Lou, pour qu’elle les y trouve, plus tard. Pour qu’elle les parcoure seule, amusée ou ...
... émue, qu’elle s’y découvre, que les feuillets de papier la touchent comme des caresses, et puis pour qu’elle sache combien ce qu’elle représente pour lui échappe aux mots.
Il la dessine, encore et encore, il s’attarde sur chaque expression, inventorie la moindre moue ou gracieuse petite grimace, chaque détail de son anatomie qui lui donne envie de la serrer contre lui, l’embrasser, l’aimer, la respirer, la lécher et la goûter, la faire frémir. Il la dessine à présent au volant de la Toyota, cherchant une place sur la digue. Introduisant une pièce dans le parcmètre. Marchant d’un bon pas vers lui, souriante, irrésistible.
Lou, Lou, je suis là…
Ses dessins se mettent à s’animer, ils se superposent à son champ de vision à mesure qu’elle s’approche, ils défilent à 24 émotions par seconde, il n’a plus le temps d’achever les détails, il lui reste à peine celui de tracer sur la page des lèvres, les siennes, si douces et parfumées, et bientôt, ce gros-plan là se concrétise lui aussi en baiser.
⁂
— Alors madame, tu dis comme ça quelqu’un il t’a volé tout tes affaires. Ta sacoche ? Et il a fait comment, ça, s’il te plaît ?
L’accent était prononcé et la syntaxe approximative, mais la voix agréable, quoiqu’un peu lasse. Marie-Hélène entendit la question de la fliquette flamande, mais marqua un long temps d’arrêt, ponctué d’un soupir, avant de tenter de répondre. Elle était prise de vertige, après ces heures de cauchemar. L’air était trop chaud dans le poste de police ...