1. Un homme à la mer


    Datte: 18/10/2022, Catégories: fh, inconnu, plage, amour, dispute, pied, Oral pénétratio, portrait, occasion, Auteur: Amarcord, Source: Revebebe

    ... ajourée de dentelle et la glissa dans son blazer, avant de se diriger à grands pas deChurchs vers les dunes, le visage crispé, sous le regard étonné des touristes en maillot.
    
    Il n’avait pas fait 200 mètres qu’il sentit une coulée chaude imprégner son pantalon. Il continua de marcher vers les contreforts sablonneux parsemés de touffes d’oyats. Il marche encore. Peut-être a-t-il à présent franchi la clôture de la réserve naturelle du Zwin, il y marche le pantalon trempé dans les marais salants, au milieu des nids d’avocettes et de sternes.
    
    ⁂
    
    Ce serait bientôt son tour. Pas trop tôt, se dit Bastien. Ils étaient bien une dizaine à le précéder devant le poste mobile de police, tout à l’heure. Plus qu’une, à présent, et encore : la femme vient d’entrer dans la fourgonnette. La femme de tout à l’heure. Ils se sont reconnus, bien sûr, ont échangé un bref salut de la tête. Elle est étrange, cette femme, étrange et élégante. Touchante aussi, un peu désemparée, bref, autant de qualificatifs dont on use volontiers pour le décrire lui-même, s’amuse-t-il. Elle lui plaît bien, et pas seulement pour ses pieds. Enfin, façon de parler, il ne s’agit pas de désir, juste d’une forme d’intérêt admiratif et bienveillant. Et puis c’est vrai qu’ils sont jolis, ses pieds, ce n’est pas si fréquent, mais il avait dit ça pour dire quelque chose. Peut-être aurait-il mieux fait de se taire, comme souvent, se dit-il, et de se contenter de la dessiner.
    
    D’ailleurs c’est ce qu’il a fait, en ...
    ... attendant tout à la fois Lou et son tour de passer à la caisse. Bastien a saisi son sac à dos, en a extrait son carnet et ses crayons gras, et s’est mis à croquer les visages des gens en attente. Rapidement, c’est pourtant sur elle qu’il s’est concentré. Rien à faire, son visage était bien plus intéressant, traversé par des expressions aussi changeantes que les nuages qui commencent à apparaître à l’horizon. Il les aime bien, ces dessins qu’il vient de coucher sur le papier en quelques traits, et il l’aime bien, elle aussi. Pour un peu, il se serait risqué à les lui offrir, comme un geste amical, s’il n’avait craint de l’effrayer ou de provoquer un de ces malentendus dont il a involontairement le secret.
    
    À vrai dire, il préfère dessiner les femmes. Enfin, certaines en tout cas, toutes ne l’inspirent pas. Elles n’ont pas besoin d’être parfaites et sculpturales. Il lui suffit d’un regard, d’un instantané de grâce ou de fatigue, d’un simple indice de force ou de fragilité pour être ému, et se faire le témoin de l’admiration ou de la tendresse qu’il leur porte. Les hommes, il les croque tels qu’ils sont, parfois avec cruauté, parfois avec indulgence. Mais ils lui semblent moins mystérieux, plus faciles à cerner.
    
    Bastien tourne la feuille de papier Canson sur la spirale métallique et se met à dessiner pour Lou, à dessiner Lou aussi, bien sûr, comme pour compenser son absence et se convaincre qu’elle sera bientôt là, dans ses bras, fraîche, souriante et apaisée. Il s’abstiendra ...
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