1. Voyageuse immobile (1)


    Datte: 12/10/2022, Catégories: Partouze / Groupe Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    ... mes seules épaules. Une façon toute masculine de me dire qu’après tout, si je ne supportais plus Pierre, je n’avais qu’à lui faire savoir. Mais mon mari avait su aussi mettre à profit ce temps de répit que celui-là de la visite à leur mère. Et ses arguments étaient des plus solides. C’était là, sur la table de la cuisine, sans fioritures que nous avions refait des gestes amoureux, sans nous contenir.
    
    Lors de cet échange, je mesurais avec joie ce que les cris avaient de spontané. Les soupirs non retenus, qui fusaient dans l’endroit où, sans me dévêtir totalement, il me caressait, me montait, me ramenaient à des sentiments plus mitigés envers lui. Il calmait cette sourde colère qui m’envahissait, étouffant dans l’œuf le vent de rébellion qui se levait dans mon cerveau. Quel orgasme que celui qui m’avait secoué là, en faisant l’amour à l’arrache sur le plan de travail entre la plaque de cuisson et l’évier ! Et j’étais encore sous la douche quand des pas dans le couloir m’annonçaient le retour de mon beau-frère.
    
    Jean avait lui, filé à son bureau depuis un bout de temps. Le peignoir que j’avais passé à la hâte ne masquait que l’essentiel de mes formes. À ma sortie de la salle de bain, il était là. Une réplique de mon mari, avec juste quelques rides de moins. Il s’était servi un café et avait déposé à l’endroit même où… mes fesses avaient vu le loup, quelques minutes auparavant, un énorme bouquet de roses ! Il se tenait là et ses yeux si semblables à ceux de son frère ...
    ... qui me fixaient… avaient de quoi me déstabiliser.
    
    — Ah ! Carole, ça va ce matin ?
    
    — Oui ! C’est plutôt à toi Pierre de me dire si tu te sens mieux. Cette visite à belle-maman ?
    
    — Oh ! Tu la connais aussi bien que moi. Elle ne semble pas remarquer seulement que Christine n’est plus là. En fait elle vit sans se préoccuper de Jean et de moi… Tiens, c’est pour toi.
    
    — Wouah ! Merci Pierre ! Elles sont magnifiques, mais il ne fallait pas.
    
    — Ben, je vous cause suffisamment de dérangement à Jean et toi pour que j’aie une petite attention pour toi. Je ne suis pas dupe, tu es de plus en plus taciturne depuis que je vis sous votre toit. Je ne vous remercierai jamais assez mon frère et toi de ce que vous faites pour moi.
    
    Il me regardait et nous étions sous le coup de l’émotion, tous les deux. En approchant les fleurs de ma main, il avait sans doute involontairement frôlé mon avant-bras. C’était comme si un coup d’électricité venait me chatouiller tout le corps. Le frissonnement que je venais d’avoir ne lui était pas passé inaperçu. Il ne cessait de me scruter du regard. Un énorme soupir franchissait sa gorge et il avait failli parler, se retenant à la dernière seconde. Pour quelle raison avais-je moi aussi baissé le menton ?
    
    Puis pourquoi m’étais-je empressée de fouiller dans un placard, à la recherche d’un vase ? Une façon de me protéger d’un éventuel danger dont je pressentais l’imminence ? Et ce récipient convoité, sur l’étagère, je n’étais pas assez grande pour ...
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