1. Au Canada


    Datte: 10/10/2022, Catégories: fh, fplusag, oncletante, médical, grossexe, groscul, voyage, amour, entreseins, Oral pénétratio, fsodo, québec, initiatiq, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... fin du film, direct chez Morphée.
    
    Le lendemain, je prends toute la mesure de l’étendue du désastre. Comme j’ai bu tous mes biberons, que mon rythme cardiaque est impeccable et que je n’ai pas de fièvre, on me débranche. Première victoire, je récupère mon bras gauche. Oui, mais je ne sais rien faire avec, rien de chez rien, pas gaucher pour deux ronds. Par ailleurs, on me restitue mon bras droit, mais statufié, un poids mort replié que je dois porter sur une sorte de couffin de tissu suspendu à mon cou. Impossible d’enfiler même un T-shirt. Alors chemise-costard-cravate, inutile d’y penser. Je ne sais vraiment pas comment je vais faire, et je ne sais même pas où sont mes affaires. Heureusement, la petite infirmière vient à mon secours. Mes affaires étaient là, dans le placard, soigneusement rangées dans une panière plastique. Je retrouve bien tout, y compris ma précieuse sacoche avec mes papiers, les dollars canadiens que j’avais retirés, ma carte American Express et mon mobile. Le smartphone, de la main gauche, ça va à peu près parce qu’on l’utilise souvent comme ça, du pouce gauche, pendant qu’on fait autre chose avec la droite. Messages en pagaille. Ceux de Gwen d’abord.
    
    Je me dis que je vais me faire un selfie, mais je n’arrive à rien de bien. Le mieux, c’est un miroir. Oh là là ! Cette tronche, avec ce bandeau, la rondelle de métal et la barbe naissante. Ma pauvre Gwen, tu vas être affolée. Tant pis, ce n’est que la réalité. Clic ! Je soigne le texte joint en ...
    ... lui affirmant qu’il n’y a rien de grave, juste un bras cassé. Je vérifie l’heure, neuf heures ici soit quinze heures à Paris, elle est au boulot, mais tant pis. Réponse immédiate :
    
    La suite est plus ennuyeuse. Le dernier SMS vient de la boîte qui m’attend, confirmant qu’ils envoient une voiture me prendre à l’hôtel à neuf heures demain. Je les appelle pour leur expliquer ma situation, j’ai l’impression qu’ils ne me croient qu’à moitié, ils viendront donc me rendre visite à l’hôpital. Avec la tête que j’ai, il faut absolument que je fasse quelque chose. Je sonne ma petite infirmière.
    
    — Dites, comment je vais faire pour m’habiller ?
    — Pas de problème, je vais vous passer une casaque.
    
    En effet, elle m’enfile une sorte d’immense bavoir en intissé avec juste un lien à la taille et au cou. Très seyant ! Ça permet de vous balader avec le cul à l’air… Dire que j’adore quand Béa fait la cuisine avec seulement son petit tablier, je crois que je ne le lui demanderai plus jamais. Pourtant la petite sourit (Minnie ?) et semble ravie :
    
    — Z’êtes un vrai ti cul, vous. On n’a qu’envie de le toucher.
    — Vous êtes mignonne. Non, mais imaginez : comment je vais mettre une chemise, un pull, un manteau avec ça ?
    — Pendant un temps, vaudrait mieux porter un genre de survêtement, même un vieux truc qu’on pourrait couper la manche…
    — Oui, mais vieux ou pas je n’ai rien ici… ma valise est à l’hôtel, je n’ai même pas ma brosse à dents ni mon rasoir. Mais comment je vais faire ? Des gens ...
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