Sylvianne - Histoires de Sexe

Sylvianne

... ne prit pas compte de sa remarque et fila dans le salon avec son portable.

— Sylvianne ? Tu ne m’appelles jamais si tard. Qu’est-ce qui t’arrive ?
— J’ai besoin de toi… mais c’est un peu… spécial comme demande, précisa Sylvianne.
— Spécial ? Comment ça ? répondit-elle d’une voix où la curiosité transparaissait.
— Je… j’ai besoin que tu viennes avec moi à un cours. Je n’ai pas envie d’y aller seule.
— Un cours de gym ?
— Euh… Non… Pas exactement, même si ta tenue sera un peu la même…

Il y eut un silence. Anne attendait que Sylvianne crache le morceau.

— Je me suis inscrite à l’école de shibari.
— L’école de shibari ? Tu veux… que je sois ton modèle de shibari ?

Sylvianne fut tellement soulagée de sa réponse !

— Tu… connais ce mot ! Tu sais ce qu’est le shibari !
— Oui, répondit Anne d’un ton calme. Je photographie souvent des poses là-bas.
— Ils te connaissent ?
— Oui, répondit-elle.
— Ça te dérange de te faire attacher devant eux ?
— Non, indiqua Anne, soulageant beaucoup Sylvianne qui espérait ne pas avoir à appeler chacune de ses copines une par une avant de trouver une volontaire.
— Ça veut dire que tu es d’accord ?
— Mouais… pourquoi pas… C’est bizarre quand même.
— Qu’est-ce qui est bizarre ? demanda Sylvianne.
— J’ignorais que je t’attirais physiquement.
— Tu ne… Mais vous m’énervez tous, avec ça ! Le shibari, ce n’est pas du sexe ! C’est de l’art.
— Non, répliqua Anne. Le shibari, c’est du sexe.
— Quand tu prends tes photos, est-ce ...

... qu’il a des bites qui rentrent dans des vagins ou des bouches ? Non !
— Ils le font quand je suis sortie, répliqua Anne.
— Eh bien moi, je ne ferai rien. Voilà. Je veux juste attacher et que le résultat soit beau. Point.
— Soit, accepta Anne.

Sylvianne sautilla de joie et réclama du sexe avec son mari, qui le lui offrit bien que le calendrier annonçât jeudi.

Pratiquer s’avéra bien différent de la théorie. Sylvianne fut appliquée, attentive, motivée, volontaire et persévérante. Elle ne rata aucun cours, aucune leçon, posa des questions. Elle maîtrisa d’abord le sol avant de passer à des suspensions partielles puis enfin aux suspensions totales.

Anne évolua en même temps que son amie, riant d’abord avec elle puis appréciant de plus en plus ces moments dans les cordes, s’y apaisant sereinement malgré l’absence totale de sentiment amoureux pour son attacheuse.

Sylvianne et Anne attendaient le début du cours lorsqu’un des attacheurs réguliers s’approcha de Sylvianne et s’accroupit près d’elle.

— Salut.
— Salut, répondit Sylvianne poliment.
— Je m’appelle Franck. Si un jour tu veux changer de côté, n’hésite pas à me demander.
— Je ne…
— Viens seule et les cheveux attachés, je comprendrai.
— Je ne…

Franck se leva et rejoignit son modèle sans lui laisser le temps d’ajouter quoi que ce soit.

— T’as une touche, murmura Anne.
— Je ne veux pas être attachée, gronda Sylvianne.

Cette terreur qui la traversait la fit rougir des pieds à la tête. Le sang afflua ...