Sylvianne - Histoires de Sexe

Sylvianne

... voire définitive.

Comment commencer ? Elle débuta par acheter quelques ouvrages, les dévorant, s’imaginant enlacée, maintenue, serrée, comprimée. Elle apprit les méthodes de base, les précautions à prendre et réalisa quelques auto-bondage qui ne la satisfirent que fort peu.

— J’ai découvert qu’il existe une école pour apprendre à attacher les gens, dit un soir Sylvianne à son mari alors qu’il lisait dans le lit.
— Les enfants apprennent à… commença son mari effaré.
— Non, non, c’est une école pour adultes, précisa Sylvianne, rassurant ainsi son époux.
— Ah ! s’exclama-t-il rassuré. Inscris-toi alors !
— Ils n’obligent pas à venir à deux, mais… si j’y vais seule, je vais attacher qui ?
— Tu veux que je sois ton modèle ? Je peux venir si tu veux.
— Non ! s’écria Sylvianne. Il faut que ça soit une femme.
— Tu veux attacher spécifiquement des femmes, comprit son mari, un peu hébété. Depuis quand tu es lesbienne ?
— Je ne suis pas lesbienne !
— Sylvianne… On est d’accord que le shibari, c’est du sexe.
— Non ! s’écria-t-elle. C’est… de l’art.
— Érotique, précisa son mari. C’est érotique… C’est sexuel. Notre fils s’est branlé tous les soirs pendant des semaines en repensant à cette photographie dans la galerie d’art. Maintenant, il t’emprunte certains de tes bouquins pour varier un peu les plaisirs, mais…
— Tais-toi !
— Quoi ? Notre fils se branle. Ça prouve juste qu’il est normal… Et toi aussi, tu es normale. Tu as le droit d’avoir envie de sexe avec une autre ...

... femme, je ne…
— Je n’ai pas envie de sexe avec une femme… ni avec un homme d’ailleurs… enfin, si, avec toi, mais ce que je veux dire, c’est… pas à travers le shibari. Le shibari, c’est juste pour l’esthétisme, la beauté, la sérénité, la perfection des nœuds bien placés, bien réalisés, d’un ensemble harmonieux, sécurisé, cohérent et équilibré.

Son mari la transperça des yeux, sourit doucement puis soupira en secouant la tête. Il était clair qu’il ne la croyait pas une seule seconde.

— Admettons, dit-il alors que son corps annonçait son opposition. Tu comptes trouver une partenaire où ? interrogea-t-il en insistant sur le déterminant féminin.
— Je pensais… demander à Anne.
— Anne, répéta son mari avec d’exploser de rire.
— Quoi ? Elle… elle… pourrait…
— Non, elle ne pourrait pas. Anne ? Sans déconner ? N’importe quoi…
— Marlène ?

Son mari lui lança un regard désespéré.

— Juliette ? Anaïs. Charlotte ?
— Aucune ne voudra. Tu vas leur dire quoi, à tes copines ? Les filles, j’aimerais vous attacher. Qui est partante ? Elles te prendront pour une folle !
— Est-ce qu’on peut payer des gens pour faire ça ?
— Oui, ça s’appelle des call-girls.
— Je t’en prie, il doit bien y avoir un moyen…
— Je t’interdis de le demander à notre fille.
— Évidemment que je ne vais pas… Oh… Tu m’énerves… Je vais demander à Anne.

Son mari soupira en secouant la tête. Sylvianne se leva.

— Quoi maintenant ? s’écria-t-il. Tu vas l’appeler maintenant, à presque minuit ?

Sylvianne ...