1. Sylvianne


    Datte: 06/10/2022, Catégories: fh, 2couples, couple, extracon, candaul, fsoumise, hdomine, cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme intermast, nopéné, sm, attache, BDSM / Fétichisme yeuxbandés, dominatio, Auteur: Myhrisse, Source: Revebebe

    ... famille, de l’argent, la santé… rien ne lui manquait, sauf cette flamme, ce feu intérieur, cette envie, ces pensées qui s’envolent, qui flottent vers ce paradis intérieur.
    
    Sylvianne regardait son mari payer l’entrée, trouvant le prix très élevé. En toute honnêteté, même un euro lui aurait fait le même effet. Une galerie d’art… Sylvianne s’ennuyait déjà. À l’entrée, il était précisé le mode d’emploi. Trois artistes très différents ayant tous trois travaillé sur trois thèmes présentés dans trois salles. Ils visiteraient d’abord « Couleur », puis « Abandon » et enfin « Répétition ». Sylvianne s’obligea à sourire et à parler de manière enjouée. Les adolescents suivirent. Comme elle aurait aimé, elle aussi, faire la tête et ronchonner.
    
    Première salle. Le photographe montrait des fleurs, une coccinelle et une femme indienne. Le peintre aurait pu réaliser une toile bariolée, mais non, il avait opté pour un style plus sobre. Douze tout petits tableaux ornaient les murs, avec, sur chacun d’eux, une seule tache d’une seule couleur. Sylvianne admit que l’œuvre la prit au dépourvu. Le troisième artiste faisait vibrer les tympans des visiteurs en proposant une musique enjouée, virevoltante, au son de violons et de flûtes. Sylvianne imaginait de nombreuses couleurs à cette écoute. Si le photographe ne l’avait pas du tout convaincu, les deux autres auteurs parvenaient à ne pas trop lui faire regretter le temps passé dans ce lieu.
    
    Sylvianne soupira en imaginant la seconde salle. La ...
    ... musique la plongea immédiatement dans des abîmes de tristesse et la photographie d’un personnage, seul, dans l’ombre d’une rue vide finit de l’anéantir. Ceci dit, elle devait admettre que les artistes parvenaient à merveille à lui faire se sentir abandonnée, ce qui était exactement dans le thème. Le peintre la fit sourire. Un seul tableau était proposé, de taille moyenne, commencé, mais pas achevé, abandonné en plein milieu. L’idée de décrire l’abandon en abandonnant était audacieuse.
    
    Sylvianne ricanait encore lorsque ses yeux se posèrent sur le dernier mur où une photographie, plus petite qu’une feuille classique, se montrait. Sylvianne s’en approcha, complètement subjuguée. L’abandon était visible, total, clair, transparent, évident, prenant et pourtant, cette femme souriait, béant dans la plénitude et le bonheur. Personne ne l’avait abandonnée. Emmaillotée dans des cordes accrochées au plafond qui la faisaient décoller du sol, elle s’abandonnait.
    
    Sylvianne eut du mal à avaler sa salive. La vision la brûlait au plus profond d’elle-même. Cette femme était nue, mais à trois quarts de dos, on ne voyait rien. La photographie était érotique, sans être vulgaire ou indécente. Le modèle était beau sans être parfait. Quelques rondeurs, quelques marques de vie n’enlevaient rien à la beauté de l’œuvre dont on ne voyait, de toute façon, que ce bonheur puissant et envahissant.
    
    — Sylvianne ? appela son mari alors que la famille passait à la salle suivante.
    
    Elle ne bougea pas, ...
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