Sylvianne - Histoires de Sexe

Sylvianne

... encore plus fort ? Était-ce vraiment possible ? Elle était tellement épuisée. Chaque vague la portait plus loin, plus fort, mais elle commençait à venir poindre une douleur nouvelle. Avoir du plaisir pouvait-il faire mal ?

— Je n’en peux plus, pleura-t-elle après la cinquième explosion.
— Tu peux faire mieux que ça, insista Franck.
— Qu’attendez-vous de moi ?
— Que tu t’abandonnes, à moi cette fois, pas aux cordes.

La demande, implacable, mais tellement vraie. Il la voulait, elle. Ça ne s’arrêterait que lorsqu’elle l’accepterait en tant que partenaire. Il réclamait une vraie place, pas le simple attacheur, intermédiaire vers le plaisir. Il voulait être reconnu en tant que source du contentement. Il le méritait amplement. Sylvianne lui faisait entièrement confiance.

S’offrir à lui ne fut pas difficile. Son corps se détendit d’un coup. Ses muscles contractés relâchèrent leur tension et l’orgasme la prit par surprise, tant par sa violence que par sa présence, totale, complète, incommensurable, démesurée. Elle entendit ses propres cris de plaisir, surprise de s’entendre capable de tels rugissements. Elle grognait. Elle criait. Elle miaulait. Elle beuglait. Elle aboyait. Elle hurlait.

La redescente dans ses bras fut douce et agréable. Les caresses tendres, les mots doux, la couverture chaude, le thé et les gâteaux servis par Maëlys, Sylvianne reprit conscience du temps et de l’espace.

— Merci, Franck, merci, de tout mon cœur.
— De rien, répondit Franck. Merci à ...

... toi ! Ce que tu viens de me donner n’a pas de valeur.

Sylvianne rougit.

Le virage à peine dépassé, Emmett lança :

— Je ne pensais pas du tout ressentir cela.
— Tu m’en veux, supposa Sylvianne, complètement affolée et triste. Tu te sens trahi !
— Pas du tout, la rassura-t-il. En revanche, j’ai… eu une érection.

Sylvianne resta muette face à cette déclaration.

— Je n’en avais jamais eu jusque-là, ni en te regardant dans les shibari, ni en regardant des photos dans tes ouvrages, ni en compulsant des pornos sur ce sujet.

Que son mari lui annonce aussi librement ses activités érotiques ne la surprenait pas. Ils en parlaient ouvertement depuis toujours. De ce fait, Sylvianne connaissait déjà le peu d’attrait d’Emmett pour les cordes et le BDSM plus généralement. Résolument vanille, rien d’autre qu’un bon missionnaire ne l’excitait.

— Tu t’es imaginé à sa place ? Tu veux… m’attacher et me donner…
— Non ! J’ai adoré te voir… te donner à cet homme. Est-ce possible ?
— Je crois, bredouilla Sylvianne. J’ai déjà lu ça quelque part, au détour d’un site web, une fois. Il y a des hommes qui sont excités lorsque leur femme a du plaisir avec d’autres. Je ne me souviens plus du nom que ça porte. Ça serait ton cas ?
— Apparemment, indiqua Emmett. Te voir t’offrir à lui m’a fait bander comme jamais. Je vais te défoncer quand on arrivera à la maison.
— Très volontiers, répondit Sylvianne, aux anges.
— En plus, c’est étrange, car… j’ai encore beaucoup de mal à voir du ...